Thèse soutenue

Le questionnement du cadre par la peinture américaine depuis 1945

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Auteur / Autrice : Richard Phelan
Direction : Jean Kempf
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Études anglophones
Date : Soutenance en 2006
Etablissement(s) : Lyon 2

Résumé

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Cette recherche tente de comprendre toute l‘importance de l'absence de cadre autour des toiles peintes à partir des années 1940 par les peintres américains Mark Rothko et Barnett Newman. En symbiose avec cette pratique, une esthétique nouvelle était en train de se constituer ; grâce à l'examen de l'œuvre de Robert Ryman (qui offre la démonstration du plein développement de cette esthétique externe) il s'agit d'en déplier la démarche. Celle-ci est fondée sur le rejet d'un modèle qui avait besoin du cadre comme synecdoque : une esthétique illusionniste où le tableau était une fenêtre donnant accès à un monde fictif. Mais, l'absence de cadre visible n'équivaut pas à une absence de cadre, car l'objet empirique ou ornemental n'était que la forme visible d'un ensemble de fonctions, d'un système sémiotique que la thèse s'efforce de formuler, qui travaille l'œuvre et qui en détermine l'adresse. C'est ce cadre invisible qu'il s'agit de rendre perceptible. Les manifestations de cette invisibilité du cadre sont repérées et analysées dans les impulsions iconoclastes et contradictoires de Newman et Rothko, les résistances pratiques de Ryman et les brillantes stratégies d'impact de Stella et de Kelly. Mais, elle se trouve également à l'œuvre à la fin du XXe siècle dans la pratique de l'installation. Le questionnement du cadre, c'est le questionnement (si grisant pour le spectateur contemporain, petit-fils de Duchamp) de la limite et du regard. C'est aussi la performance invisible de la main de l'artiste.