Thèse soutenue

Variabilité spatiale et temporelle du bois mort dans le réseau hydrographique de l'Isère à l'amont de Grenoble

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Auteur / Autrice : Bertrand Moulin
Direction : Bernard EtlicherHervé Piégay
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Géographie et aménagement
Date : Soutenance en 2005
Etablissement(s) : Saint-Etienne

Résumé

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Depuis la fin des années 1970, de nombreuses publications scientifiques ont permis de mieux comprendre les mécanismes de production et de transport des bois morts dans les cours d’eau. La plupart de ces travaux se sont concentrés sur des torrents ou des petits cours d’eau localisés en Amérique du Nord. Les connaissances relatives à la dynamique du bois mort dans les cours d’eau de grande taille sont encore très lacunaires. Il s’agit aujourd’hui d’identifier, à l’échelle du réseau hydrographique, l’origine, les conditions de mobilité et de transfert du bois mort, afin de mieux cibler les mécanismes et les secteurs de production et de stockage. Ces démarches devraient permettre à moyen terme de proposer des solutions adaptées en termes d’entretien des cours d’eau et de gestion des risques associés. Toutes ces questions se posent sur l’Isère à l’amont de Grenoble. Une démarche holistique est ainsi engagée dans le cadre de cette thèse à l’échelle de ce bassin. Elle s’est organisée autour de trois axes thématiques. Une première étape a consisté à parcourir les linéaires de l’Isère entre le barrage d’Aigueblanche et Grenoble, de l’Arc entre Saint-Jean-de-Maurienne et la confluence de l’Isère, de l’Arly entre Ugine et la confluence de l’Isère. Le résultat a permis de cartographier les différentes formes d’accumulation du bois mort le long du linéaire et d’identifier les zones préférentielles de dépôts (et inversement) ainsi que certains paramètres contrôlant la distribution spatiale des accumulations de bois mort le long de ce linéaire. La deuxième étape s’est appuyée sur les secteurs où de fortes concentrations en bois mort ont été déterminées. Sur ces sites, des mesures ont été réalisées sur les troncs stockés dans les chenaux des différents cours d’eau afin d’élaborer la carte d’identité des bois morts en transit. Trois tests méthodologiques ont ensuite été effectués afin d’identifier l’origine géographique des bois morts stockés dans le chenal de l’Isère à l’aval d’Albertville. La troisième étape présente les résultats issus d’un test de suivi des bois par traçage mis en place en 2002 et de l’expérimentation réalisée en juin 2003 lors d’un lâcher de barrage. Nous avons étudié ensuite la dynamique des bois morts en rapport avec l’hydrologie des cours d’eau. A partir des résultats obtenus, des propositions de gestion ont été formulées. Elles ont eu pour objectifs de réduire les risques d’inondations et de dommages au niveau des ouvrages et des zones urbaines.