Thèse soutenue

Phospholipase A² de venin d'abeille et antigènes tumoraux pour la conception de vaccins contre le cancer

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Auteur / Autrice : Christine Almunia
Direction : Daniel Gillet
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Toxinologie. Biotechnologies liées aux toxines
Date : Soutenance en 2005
Etablissement(s) : Paris, Muséum national d'histoire naturelle
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences de la nature et de l'Homme - Évolution et écologie (Paris)
Jury : Examinateurs / Examinatrices : Eric Tartour, André Ménez
Rapporteurs / Rapporteuses : Max Goyffon, Daniel Ladant

Résumé

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Les cellules tumorales sur-expriment des protéines du soi ou des protéines anormales. Ces protéines fonctionnent comme des antigènes tumoraux permettant la reconnaissance des tumeurs par le système immunitaire. Or, les cellules tumorales sont capables d’inhiber celui-ci, ce qui explique le développement des cancers. Cependant, l’identification des antigènes tumoraux et la compréhension des mécanismes fondamentaux de l’immunité ont permis d’envisager de vacciner les patients atteints de cancer. Parmi les antigènes tumoraux, on distingue la famille des antigènes cancer/testis. Ceux-ci, normalement exprimés par les cellules germinales sont retrouvés dans un grand nombre de tumeur. Ils pourraient donc entrer dans la composition de vaccins. Nous avons caractérisé le potentiel vaccinal de trois antigènes cancer / testis, NY-ESO-1, le produit d’expression du gène Lage-1ORF2 (CAMEL) et le produit d’expression du gène Trag-3. Ces antigènes sont reconnus par les cellules T CD4+ du système immunitaire. Un nouvel épitope, dérivé de NY-ESO-1, NY-ESO-187-111, a été identifié. Il se fixe sur plusieurs molécules HLA II couvrant 87% de la population caucasienne. Ces antigènes et les épitopes qui en sont dérivés peuvent être utilisés pour la vaccination. De nombreux vaccins basés sur l’injection de peptide-épitopes ont été testés dans le cadre d’études cliniques. Des régressions tumorales sont observées dans une minorité de cas. Une nouvelle stratégie de vaccination a été développée grâce à l’utilisation des propriétés des cellules dendritiques comme cellules présentatrices d’antigènes. Ces cellules chargées avec des protéines entières améliorent la réponse immune en élargissant l’éventail de peptides présentés aux lymphocytes T. Pour maintenir la réponse anti-tumorale, les lymphocytes CD4+ et CD8+ doivent être activés. Cependant, la présentation de peptides dérivés d’antigènes exogènes solubles sur les molécules du CMH de classe I est très faible. Nous proposons d’augmenter la captation d’antigènes par les cellules dendritiques en couplant ceux-ci à une protéine vectrice capable de lier la membrane de ces cellules. Le mutant H34Q de la phospholipase A2 de venin d’abeille (bvPLA2H34Q) a été choisi pour cela. Des cellules dendritiques humaines ont été chargées avec la protéine de fusion PNY dans laquelle l’antigène tumoral NY-ESO-1 a été couplé à bvPLA2H34Q. PNY augmente la présentation des épitopes de NY-ESO-1 par les molécules du CMH de classe II et favorise l’activation de lymphocytes T CD8+ spécifiques de NY-ESO-1 capables de reconnaître des cellules de mélanome humain.