Thèse soutenue

Le bhagat : une tradition orale sindhie

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Auteur / Autrice : Jyoti Garin
Direction : Annie MontautDenis Matringe
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Langues, littératures et sociétés
Date : Soutenance en 2005
Etablissement(s) : Paris, INALCO

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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Parfois classé sous la rubrique musique populaire, parfois sous la rubrique théâtre populaire, le bhagat est une forme de narration en langue sindhi attestée depuis 300 ou 400 ans au Sindh. L'objectif de l'étude est de textualiser, de traduire et de commenter le répertoire oral des narrateurs bhagat dans le cadre de "la performance". Le répertoire des bhagat a deux spécificités: il est original car il n'existe pas avant l'enquête et il est hétérodoxe (énoncés hindous et musulmans juxtaposés dans le répertoire). Les commentaires sur l'oralité, la performance aboutissent à une conclusion qui elle, porte sur la construction identitaire de la diaspora et le rapport aux religions. Le rôle du bhagat est de participer à une reconstruction identitaire des Sindhîs dans l'Inde contemporaine dont une des lignes de force est l'intégration de deux traditions religieuses : l'hindouisme et le soufisme. La tradition du bhagat ne relève ni du théâtre ni du chant populaire ; il s'agit plutôt d'un "genre intermédiaire", à cause des diverses formes de folklore sindhi, verbal et non verbal, mais aussi intermédiaire entre oral et écrit. Les éléments de mystique soufie sont indissociables de la tradition bhagat en tant que narration populaire. Contrairement aux autres formes indiennes populaires de narration comme le jatra ou burrakatha, célères pour leur force de propagande, le bhagat témoigne d'une grande fermentation religieuse et d'une grande tolérance. La thèse a défini cette forme de narration et a aussi montré les stratégies de séduction adoptée par ces narrateurs pour captiver l'attention du public sindhi.