Thèse soutenue

Pratiques politiques au bidonville, Casablanca (2000-2005)

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Auteur / Autrice : Lamia Zaki
Direction : Gilles Kepel
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Science politique. Monde musulman
Date : Soutenance en 2005
Etablissement(s) : Paris, Institut d'études politiques

Mots clés

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Résumé

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Sur la base d'une enquête de terrain menée entre 2000 et 2003, cette thèse interroge les représentations et les pratiques politiques des habitants de trois bidonveilles (kariens) intégrés au périmètre urbain casablancais (Carrières centrales, Lahjajma, Douar Skouila). Je m'intéresse à des "citoyens de la périphérie" à qui l'Etat refuse de reconnaitre le statut d'urbains. Bien que toléré par les pouvoirs publics et pérenne, le territoire des kariens est stigmatisé et construit comme un lieu du provisoire. Les initiatives d'amélioration et d'aménagement de l'espace sont tout à la fois largement prohibées et étroitement contrôlées. La topographie du lieu configure ainsi des rapports de pouvoir et constitue un enjeu politique cristallisant les attentes et les revendications. Dans un univers construit en marge de la législation, les répertoires de légitimation s'organisent autour de la référence au(x) droit(s) et favorisent des postures attentistes, mais encouragent également le passage à l'action et l'insertion dans des réseaux de clientélisme politique. Malgré l'affirmation d'un discours critique et désenchanté sur la politique, les bidonvillois parviennent à négocier des rétributions concrètes en échange de leur participation électorale. Envisagées à l'échelle nationale, les réformes introduites dans le champ politiquie dans les années 1990 n'ont eu que peu d'effets de réalité. Cependant, l'analyse microsociale permet de constater que l'évolution des politiques du bidonville se combine à une transformation de la politique au bidonville, avec l'émergence d'un clientélisme collectif et l'affirmation de mobilisations collectives.