L'hybris moderne : sécularisation, nihilisme et esseulement : la critique religieuse de l'Age moderne par Hannah Arendt
Auteur / Autrice : | Celso Antônio Coelho Vaz |
Direction : | Pierre Manent |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Études politiques |
Date : | Soutenance en 2004 |
Etablissement(s) : | Paris, EHESS |
Mots clés
Résumé
Cette étude s'emploie à accompagner la trajectoire de la pensée d'Hannah Arendt afin de montrer que sa critique de l'Age moderne relève plutôt d'une démarche afférente au domaine religieux que d'une démarche mue par des procédés théoriques et méthodologiques de la théorie politique et des sciences historiques. En découle que nous qualifions de son projet de re-diviniser le monde car elle pense qu'il fut dédivinisé par la tradition métaphysique, philosophique et théologique occidentale. Pour Arendt, cette tradition entraîna l'hybris moderne en divinisant le monde et l'homme en termes strictement séculiers. Cet hybris provoqua la rupture avec les anciens fondements religieux politiques qui régissaient les affaires publiques et facilita l'annihilation des principes de connaissance et des critères de jugement conçus par la tradition judéo-chrétienne. A l'Âge moderne la pensée, la science, l'art littéraire, les lois humaines, la coutume, furent le mobile de cet hybris dont les gouvernements totalitaires nazi et bolchévique illustrèrent à l'extrême la sécularisation.