Thèse soutenue

L'agir et le pâtir chez Platon

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Auteur / Autrice : Arnaud Macé
Direction : Luc Brisson
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Philosophie
Date : Soutenance en 2002
Etablissement(s) : Paris 12

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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Les dialogues de Platon ne semblent pas constituer un moment significatif de l'histoire de l'agir et du pâtir: ils présenteraient au mieux quelques intuitions, qui ne trouvent leur accomplissement que dans la doctrine aristotélicienne des catégories. Les passages qui, dans les dialogues, témoignent d'un usage technique de ces concepts n'indiqueraient que le fait que Platon, le temps d'un débat avec une autre pensée, en vient à parler le langage d'un autre. La présente étude a pour but de montrer que les dialogues témoignent au contraire d'un examen précis et systématique du sens de ces concepts, d'une critique de l'usage qu'en ont fait ses prédécesseurs, et d'une extension de celui-ci. Trois étapes peuvent être dégagées dans l'élaboration platonicienne de l'agir et du pâtir. Une première série de textes, situés pour l'essentiel dans la période dite " socratique ", propose un examen des éléments et de l'ordre spécifique à la relation agent/patient, qui permet à Platon d'établir que les conceptions morales de ses contemporains manifestent une compréhension insuffisante des effets de l'action morale. Du Phédon aux Lois en passant par le Théétète, le Sophiste et le Phèdre, Platon se confronte à la façon dont ses prédécesseurs ont pu faire usage de ces concepts dans le domaine physique; il s'agit là encore pour Platon d'affirmer l'insuffisance de ses prédécesseurs quant à la compréhension de la causalité de l'action. Qu'il s'agisse de morale et de politique, ou de physique, il semble ainsi que personne n'ait su déterminer de manière satisfaisante ce qu'un agent fait à un patient, et, plus encore, ce qui constitue la chose la plus active dans l'univers, à savoir l'âme. La troisième partie du présent travail suit, à travers la République, le Timée et les Lois, la constitution d'une théorie générale de l'agir et du pâtir chez Platon, dans laquelle les interactions morales, politiques et physiques sont analysés dans les mêmes termes et conformément aux mêmes lois.