Thèse soutenue

Etablissement d'une typologie des eaux thermales par une approche hydrochimique, isotopique et tectonique : exemple du Maroc

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Auteur / Autrice : Anne Winckel
Direction : Laurent DeverJean-Luc Morel
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Terre, océan, espace
Date : Soutenance en 2002
Etablissement(s) : Paris 11

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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L'approche structurale et géochimique des sources thermales marocaines permet d'élaborer des modèles conceptuels du fonctionnement des sources, en tenant compte des problèmes de l'origine des eaux, de l'acquisition de leurs minéralisations et également de leurs modes de circulation. La moitié des sources étudiées émerge dans un contexte plissé de type "thrust and fold belt", les autres étant liées à une intersection de failles. Quel que soit le contexte, la direction moyenne des failles drainantes à l'échelle de l'affleurement est NE-SW. La majorité des eaux circule dans un réservoir carbonaté (calcaire du Lias), néanmoins, les eaux présentent majoritairement un faciès chimique de type chloruré sodique, rendant compte d'un lessivage des évaporites triasiques. Certaines sources ont un faciès bicarbonaté, lié à un apport de C02 d'origine profonde. Pour ces sources, la présence de C02 rend impossible l'estimation des temps de séjour des eaux. Pour les sources non carbogazeuses, l'origine du carbone dissous est double : C02 biogénique et matrice carbonatée. Pour ces eaux, les temps de séjour varient de quelques milliers d'années à plus de 20 000 ans B. P. Les teneurs en isotopes stables (18_O et 2_H) indiquent que les eaux sont d'origine météorique atlantique. L'estimation des altitudes de recharge, couplée aux données géographiques et géologiques permet de déterminer les zones de recharge des eaux qui se situent principalement au sein de la même zone structurale que leur émergence. Sur certains sites, des échantillons de calcite secondaires ont été prélevés dans des fractures drainantes. Les teneurs en 18_O et 13_C de ces calcites indiquent qu'elles sont en majorité d'origine hydrothermale. Les activités carbone-14 indiquent un âge supérieur à 50 000 ans B. P. Les teneurs isotopiques en uranium et thorium de ces calcites donnent quant à elles un âge maximum de 900 000 ans B. P. Les circulations actuelles sont donc non incrustantes et se distinguent de celles ayant conduit aux précipitations de calcite lors du dernier rejet tectonique.