Le corps vivant, topos du symptôme
Auteur / Autrice : | Vitoria Eugenia Ottoni Carvalho |
Direction : | Paul-Laurent Assoun |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Lettres, sciences humaines et sociales |
Date : | Soutenance en 2003 |
Etablissement(s) : | Paris 7 |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Ce travail vise principalement à montrer que le corps vivant, tel que développé par Lacan après Freud, est le "topos" du symptôme, le lieu du signifiant et des identifications imaginaires, la place de la jouissance. Partant de l'hypothèse de Lacan, nous montrons que l'individu, le corps affecté de l'inconscient, qui supporte le sujet du signifiant et cohabite avec lalangue, est affecté par celle-ci, qui à la fois le vivifie et produit l'incidence de jouissance sur le corps, lequel est ainsi le lieu privilégié du symptôme, ou plutôt le symptôme lui-même. L'angoisse, envisagée comme l'unique symptôme qui se produise dans le réel, est prise ici non comme un symptôme au sens tangible, mesurable et partant médical, mais comme l'affect qui "ne trompe pas", avec tous ses équivalents somatiques qui signalent l'approche du réel, dans la rencontre traumatique en raison de l'inadéquation essentielle entre le sujet, " toujours pas encore prêt ", et le monde qui instaure le traumatisme. Alors que discours commun et discours médical considèrent le. Symptôme comme une anomalie et une pathologie qui empêchent le bon fonctionnement de l'être social, la psychanalyse y voit le compagnon de jouissance. S'il est pensé comme anomalie, il apparaît accidentel et contingent, tandis que partenaire de jouissance il est nécessaire. Il s'ensuit qu'il n'y a pas de sujet sans symptôme, et que le " partner " lui-même vient à cette place, ce qui impose une différence dans l'intention thérapeutique : si le symptôme est un obstacle accidentel, on peut chercher à le réduire, voire à le faire disparaître ; mais pour un psychanalyste, s'il est possible de le transformer, d'en modifier les formes quand elles sont douloureuses ou désagréables pour le sujet, on ne peut pas produire de sujet sans symptômes. Avec la construction d'une théorie généralisée du symptôme, la clinique structurale permet une nouvelle perception de sa fonction qui en réduit la connotation pathologique. Ainsi le symptôme, qui dans une perspective biologique est une perturbation, est par ailleurs une régulation, au moins au sens où nous admettons qu'il puisse servir de Nom-du-père, de point de capiton pour tenir ensemble le signifiant et le signifié, le signifiant et la référence, le sujet et le corps.