Thèse soutenue

La reconnaissance vocale entre la mère et son jeune chez l'otarie à fourrure de l'île d'Amsterdam, Arctocephalus tropicalis

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Auteur / Autrice : Isabelle Charrier
Direction : Pierre JouventinNicolas Mathevon
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences. Ethologie. Bioacoustique
Date : Soutenance en 2002
Etablissement(s) : Lyon 1
Jury : Examinateurs / Examinatrices : Pierre Jouventin, Nicolas Mathevon

Résumé

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La reconnaissance mère-jeune chez l'otarie à fourrure de l'île d'Amsterdam, Arctocephalus tropicalis, se fait essentiellement par les signaux acoustiques. Face aux sévères contraintes écologiques (milieu colonial, longues séparations mère-jeune), cette espèce a développé de nombreuses adaptations dans les processus de reconnaissance vocale. Des expériences de play-back ont révélé que le bébé otarie était capable de reconnaître la voix de sa mère 2 à 5 jours après sa naissance, sa mère attendant toujours que cet apprentissage soit en place pour partir en mer. L'analyse du système de codage-décodage de l'identité individuelle a démontré que la femelle et son petit utilisent les modulations de fréquence et le spectre d'énergie du signal afin de s'identifier dans la colonie. Cette signature vocale est particulièrement efficace puisqu'elle repose sur deux paramètres (sécurité du code) dont un est particulièrement résistant aux dégradations en un milieu bruité. Les contraintes environnementales agissent à d'autres niveaux dans la communication acoustique. En effet, d'autres expériences de play-back ont démontré que les jeunes, durant l'absence de leur mère, modifiaient leur comportement vocal en fonction de leur état de satiété. Enfin, chez les femelles, les contraintes de reconnaissance du petit sont telles que la mémorisation du cri de leur petit est très puissante : elles sont capables de retenir ces différentes versions pendant toute une saison, et probablement pendant plusieurs années.