Thèse soutenue

Gestion des conflits d'aménagement de l'espace : quelle place pour les processus de médiation ?

FR
Auteur / Autrice : Jean-Marc Dziedzicki
Direction : Corinne Larrue
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Aménagement
Date : Soutenance en 2001
Etablissement(s) : Tours
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences de l'homme et de la société (Tours ; 1996-2018)
Partenaire(s) de recherche : autre partenaire : Centre d'études supérieures de l'aménagement (Tours)

Mots clés

FR

Résumé

FR

Plutôt que des dysfonctionnements, les conflits d'aménagement peuvent être appréhendés comme des signes de dysfonctionnements dans la manière de penser et de pratiquer l'aménagement. Comprendre les raisons profondes de leur émergence et envisager des réponses à leur apporter participeraient d'un renouvellement de la pensée aménagiste. La première partie de cette thèse propose d'appréhender la nature du conflit d'aménagement. Nous fondant à la fois sur une littérature abondante et sur notre propre analyse de deux conflits, nous identifions les principaux mécanismes conflictuels en aménagement. Ces mécanismes relèvent de trois niveaux de conflit : le conflit interpersonnel, le conflit public et le conflit de territoire. En réponse à ces mécanismes, nous identifions des " principes de gestion " qui reposent sur l'intervention d'un tiers-médiateur dans le cadre d'une approche fondée à la fois sur des négociations pluralistes, la consultation élargie de la population et l'inscription étroite de ce dispositif dans un processus de décision. La seconde partie propose de tester la pertinence de ces principes. Les limites de la démarche étasunienne de médiation environnementale et l'absence d'approche satisfaisant à ces principes en France nous conduisent à analyser dans cinq pays des dispositifs participatifs fondés sur l'intervention d'un médiateur (Allemagne, Belgique, Pays-Bas, Suisse et le Québec). Les résultats obtenus permettent de valider l'intérêt de l'intervention de ce tiers. La gestion du conflit d'aménagement implique néanmoins l'idée que cette intervention bénéficie d'une légitimité politique (sa reconnaissance par le décideur politique) et territoriale (sa reconnaissance par la population concernée). La légitimation politique pose toutefois la question de l'instrumentalisation de la médiation à des fins de régulation publique dans la mesure où celle-ci contribuerait dès lors au renforcement du pouvoir de ceux qui sont pourtant mis en cause à travers les conflits d'aménagement.