Thèse soutenue

Valéry par-devers Freud - L'Ecriture des actes de connaissance

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Auteur / Autrice : Jacques Millet
Direction : Monique David-Ménard
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Lettres, sciences humaines et sociales
Date : Soutenance en 2001
Etablissement(s) : Paris 7

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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Dans quelle mesure la réflexion valéryenne est-elle opposable à la métapsychologie freudienne des actes de pensée ? Surtout lorsque de tels actes édifient un système éclaté, dont les fragments permettent l'organisation d'un "savoir partiel", "définitif" dans l'instant où il est appréhendé et qui a la propriété de se relancer indéfiniment - comme le désir: le désir de connaître, le désir de ne pas connaître ? La lecture des premiers Cahiers de Valéry [1894-1905] est ici confrontée aux textes fondateurs de la première topique freudienne, de l'Esquisse [1895] aux Trois essais sur la théorie sexuelle [1905], et au-delà jusqu'à L'inquiétante étrangeté [1919] - dans quatre moments épistémologiques restreints. Le premier relate l'ambition croisée de Freud et de Valéry de construire un modèle de l'appareil psychique s'appuyant sur les quantités discrètes du fonctionnement mental et les états de moindre conscience. Le second en balise le pan le plus obscur, le rêve, par où leurs fictions théoriques accusent leurs différences. L'extension valéryenne du domaine de la conscience bute à représenter ce lieu de passage impossible entre l'exigence tensorielle de la pulsion et le désir d'en penser le détournement comme savoir. Les actes de connaissance sont encore examinés sous l'angle de leur retentissement corporel, plus précisément dans l'engrenage pulsionnel qu'ils révèlent. Enfin, les volets de l'intime et de l'automate sont interrogés, comme figures de la pensée subjective. Valéry y calcule le caractère prédictible de la pensée, entre invention et oubli actif, alors que Freud y incarne à rebours le sujet dans la séquence brisée des moments accumulés et subis de son destin. Mais il s'y trouve une inquiétude commune, projection du sujet analytique, qui pose non plus la question aporétique de la pensée de la machine mais son retournement dans la machination de la pensée.