Thèse soutenue

Huysmans ou le mal à l'oeuvre

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Auteur / Autrice : Michel Lamart
Direction : Bertrand Marchal
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Littérature française
Date : Soutenance en 2000
Etablissement(s) : Reims

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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Il s'agit d'examiner, dans la période antérieure au naturalisme spiritualiste théorise par là-bas (1891), en quoi le mal informe l'œuvre de Huysmans et lui donne cohérence et sens. Huysmans s'efforce de concilier le choix du naturalisme, comme outil d'élaboration de l'œuvre littéraire, avec le désir de singularité qui fonde l'écriture des plus grands écrivains. Innover n'est certes pas copier les précurseurs, comme Baudelaire, dont il se réclame ouvertement, ou les maitres (les frères Goncourt, Zola), ou encore traduire littérairement le pessimisme philosophique inspire de Schopenhauer mais qui investit largement le champ culturel, c'est aussi, et surtout, défendre une esthétique, en adoptant une posture sociale originale - le célibat -, c'est, enfin, dénoncer un siècle qui parle au nom du progrès par la voix d'une science incapable de guérir le corps et l'esprit. Grace à l'approche d'un mal qu'il ne traite pas comme un thème et qui ne ressortit pas davantage au parti pris autobiographique, mais qu'il interroge à mesure que l'œuvre s'élabore, Huysmans fait de l'écrivain non seulement le rival du médecin mais aussi le paradigme du sujet en crise qui ne peut guère exister et communiquer que par l'expression de son mal de vivre dans une société en mutation. Il participe pleinement, en cela, de l'esthétique décadente. Le mal à l'œuvre anticipe la conversion à venir. Il prépare, à travers la prise de conscience de sa permanence dans la nature humaine, un combat contre le mal dont l'œuvre catholique portera témoignage ensuite. Si le mal est, selon Georges Bataille, << la valeur souveraine >> de l'expression littéraire, écrire, pour Huysmans, c'est le dépasser pour retrouver l'essence même de la littérature.