Thèse soutenue

Cytokines et chimiokines placentaires et transmission materno-foetale du virus de l'immunodéficience humaine de type 1

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Auteur / Autrice : Marlène Moussa
Direction : Gérard Chaouat
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Immunologie
Date : Soutenance en 2000
Etablissement(s) : Paris 11
Jury : Président / Présidente : Pierre Galanaud
Examinateurs / Examinatrices : Gérard Chaouat, Pierre Galanaud, Geneviève Milon, Patrice Debré, Françoise Barré-Sinoussi, Pierre Roques
Rapporteurs / Rapporteuses : Geneviève Milon, Patrice Debré

Résumé

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La grossesse réussie implique une adaptation du système immunitaire maternel à la présence du fœtus, qui peut être considéré, au niveau immunologique, comme une semi-allogreffe. La tolérance de la mère nécessite une immunosuppression locale, à laquelle participe fortement le réseau cytokinique placentaire et utérin. Nous avons étudié les cytokines et chimiokines présentes à l'interface placentaire du premier trimestre et de fin de grossesse humaine. Les composants majoritaire de l’environnement cytokinique placentaire sont, dans notre système d'étude, les chimiokines MIP-lα, MIP-1,1β, RANTES et IL-8, ainsi que les cytokines inflammatoires IL-lβ, IL-6 et TNF-α, et que les facteurs de croissance GM-CSF et CSF-1. Par contre, contrairement à l'hypothèse avancée en 1993, que la grossesse réussie nécessitait un profil de cytokines locales de type 2, nous n'avons pas mis en évidence de sécrétion significative de ces cytokines par les villosités placentaires. Des différences quantitatives existent entre les cytokines produites par le placenta du premier trimestre et le placenta de fin de grossesse, qui pourraient correspondre à des modifications des fonctions métaboliques, hormonales et invasives du placenta. La transmission materno-fœtale du VIH peut avoir lieu in utero et impliquer le passage du virus à travers la barrière placentaire. Pensant que le microenvironnement placentaire pouvait jouer un rôle régulateur de ce passage, nous avons comparé les profils d’expression des différentés cytokines et chimiokines entre les villosités placentaires de mères séropositives pour le Vlll et de mères séronégatives. Nous n'avons pas pu mettre en évidence de différence significative majeure dans la production des cytokines locales entre ces deux types de placentas. Cependant, la population trophoblastique, constituant la première couche cellulaire du placenta en contact avec le sang maternei, pourrait être capable de moduler ses sécrétions de cytokines inflammatoires et de chimiokines sous l'action du virus. Nous en concluons que des variations fines et locales pourraient entrer en jeu dans des processus autocrines impliquant les trophoblastes, et modulant peut-être leurs capacités invasives, métaboliques, ainsi que la réplication virale si ils sont infectés in vivo et la transmission du virus aux couches cellulaires placentaires plus internes.