Thèse soutenue

De l'interdépendance de l'anthropologie, de la cosmologie et de la théologie dans la cure philosophique (Sénèque et la vertu de la bonne représentation des choses)

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Auteur / Autrice : Paulin Hounsounon-Tolin
Direction : Rémi Brague
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Philosophie
Date : Soutenance en 2000
Etablissement(s) : Paris 1

Résumé

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Il n'est pas exact de parler de l'orthodoxie d'un penseur qui se réclame de la "stoa". Le système n'est vraiment pas divisible en ancien, moyen et impérial stoïcisme. Il n'y a eu que des stoïciens. A partir de quel thème pourrait-on situer globalement la pensée de Sénèque ? Représentation et guérison permettent de suivre ce philosophe en dialogue avec ses dédicataires et de le découvrir dans ses genres littéraires. On assiste au réalisme romain à travers une maitrise parfaite et une totale acceptation de la "stoa", mais exposée sous forme diluée ou dans toute sa rigueur selon les circonstances. C'est l'argumentation pédagogique selon les circonstances. Le bonheur réside dans la bonne représentation des choses ; dans un jugement sain. Le cherche (ce sur quoi porte une enquête) et le recherche (ce qui fait l'objet d'une quête) se confondent. L'homme est un microcosme, un élément impossible à se représenter isolement, il vit sur une terre dont le rôle n'a d'utilité dans sa vie que dans une coopération. Idem pour le rôle du soleil dans sa vie. La terre est à la fois partie et matériau. Le monde, l'univers ne livre a la vue humaine qu'une infime partie de ce vaste ensemble des choses divines et humaines. Sa forme se confond avec celle de dieu- impossible donc de se prononcer sur la forme de l'univers, car personne n'a vu la forme de dieu. Il est d'ailleurs sans dimensions et sans limites. L'homme est inconcevable avec abstraction de l'univers et de la cause des causes. Sa particularité tient à ce qui s'était passé lors du statut premier. Ce statut premier est l'hypothèse selon laquelle chaque homme, chaque être et chaque élément a reçu des talents en fonction de l'avenir de l'ensemble. Le destin se concilie avec la liberté humaine à cause de ce statut premier. C'est une philosophie existentialiste, herméneutique et première. Affaire à elle, c'est la totalité de l'humain, du cosmique et du divin à la fois. La cosmologie devient l'apprentissage de la mort, tandis que les preuves de l'existence de dieu s'imposent a l'homme satisfait de son sort, sans une véritable étude cosmologique. L'homme guéri vit dans une parfaite union avec dieu. Le culte de ce dieu est en même temps le bien du moi. C'est un culte transculturel, transliturgique et toujours d'actualité, donc digne de Dieu qui était le même hier, l'est aujourd'hui et le sera encore demain. En apprenant à l'homme.