Thèse soutenue

Réflexions sur les fondements de la diététique dans le monde grec ancien : à propos de l'interdit de la fève

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Auteur / Autrice : Paul Bras
Direction : Colette Jourdain-Annequin
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire ancienne
Date : Soutenance en 1998
Etablissement(s) : Université Pierre Mendès France (Grenoble ; 1990-2015)

Mots clés

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Mots clés libres

Résumé

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L'objet de la these est l'etude de l'interdit favique dans les sectes orphique, pythagoricienne et dionysiaque. Apres l'etude botanique descriptive de la feve et de la plante homerique molu qui lui est associee est exposee la recension exhaustive des textes grecs et latins qui mentionnent cet interdit. Les textes font l'objet d'analyses linguistiques qui permettent d'acceder, par differentes approches, celle des auteurs anciens comme celle des semiologues contemporains, a la signification de kuamos. L'etude de la feve est ensuite liee a celle de l'alimentation en general et aux pratiques sociales et religieuses dans une perspective anthropologique. L'etude de la theorie de la phusis d'empedocle examine les diverses procedures analogiques qui donnent a cette realite toute sa dynamique en illustrant particulierement la feve comme source de generation. La diete alimentaire est replacee dans le cadre plus general de la diaite, selon l'approche hippocratique et en se referant aux fondements ethiques et philosophiques. Un chapitre est consacre a la notion d'incorporation de l'aliment et a ses consequences psychiques : l'onirisme. Enfin, la feve est presentee dans sa fonction sociale : marqueur alimentaire, discriminent social, aliment festif et rituel. Sont explores ensuite les fondements de l'interdit et du rejet. Le motif hygieniste et medical (le favisme) est ecarte. Les motifs religieux sont retenus, (rejet du sacrifice olympien en raison du phonos). L'expose se poursuit par celui des representations mentales de la feve : paradigme du sang, de la generation, du sexe, agent du processus de metensomatose. Par toutes ces raisons, la feve obtient un statut religieux et est utilisee dans des rituels. Elle tire de ce statut, en opposition a celui d'objet d'interdit, toute son ambivalence. Un chapitre : recurrences et concordances, relate les usages dans d'autres civilisations. En conclusion, il est licite de retenir la vraisemblance des homologies de la feve, la validation des correlations speculatives et religieuses et parallelement la recevabilite des ambivalences de la feve. Celles-ci se resolvent dans le principe de l'un de la philosophie presocratique. La feve devient un objet emblematique des codes, des conventions et de la praxis sociale et religieuse.