Les mpihiragasy : chanteur populaire de Madagascar
Auteur / Autrice : | Pierre André Ranaivoarson |
Direction : | Elikia MBokolo |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Ethnologie |
Date : | Soutenance en 1998 |
Etablissement(s) : | Paris, EHESS |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Mots clés libres
Résumé
Ce travail comporte une étude des chanteurs populaires de Madagascar, appelle mpihiragasy, et de leur chant, hiragasy. Le hiragasy est un genre musical métisse et apparaît sous un discours récite et chante. Il est <<a mi-chemin>> entre l'art musical traditionnel et les chants modernes, entre les jeux profanes et les cultes religieux, entre l'oral et l'écrit. Cependant la vie (aina) et l'âme (fanahy) soutenus par la solidarité (fihavanana) constituent son contenu permanent. Comme le hiragasy est ne dans l'univers royal du xixe siècle, les mpihiragasy ont des liens naturels ou culturels avec les souverains de ce siècle et leurs chanteurs. Ils sont d'abord formes d'anciens serviteurs royaux et d'anciens esclaves. Ensuite, des hova (roturiers) et quelques andriana (nobles) les rejoignent et favorisent la diffusion du hiragasy dans beaucoup de régions de madagascar. Actuellement, les mpihiragasy et leurs spectateurs sont majoritairement des paysans. Pour attirer les spectateurs a la cohésion, les mpihiragasy ajoutent a leurs liens de parente naturelle une alliance culturelle. Ils reproduisent le contrat et la prestation du serment des souverains et du fokonolona pour marquer leur référence a un monde imaginaire ou réel de <<l'autrefois>>. Des évènements sociopolitiques difficiles du pays sont intériorises par ces chanteurs et renforcent ce retour au passe. L'avenir des chanteurs et leur art musical ne dépend-il pas ainsi de la manière dont cet attachement a la tradition royale et ancestrale est gère ? La solution au problème s'enracine surtout dans l'amélioration des relations entre peuple et dirigeants.