Thèse soutenue

Génétique des populations de tilapias d'intérêt aquacole en Afrique de l'ouest. Relations phylogénétiques et structurations populationnelles

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Auteur / Autrice : Laurent Pouyaud
Direction : Patrick Berrebi
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Biologie des populations et écologie
Date : Soutenance en 1994
Etablissement(s) : Montpellier 2

Résumé

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L'étude de la variabilité génétique de plusieurs espèces de tilapias apporte un certain nombre de résultats à différents niveaux d'étude: A. Systématique: nous confirmons la classification des tilapias en trois genres: Tilapia, Sarotherodon et Oreochromis proposée par Trewavas (1983). Cependant, nous proposons de reconsidérer le statut taxinomique de certaines espèces du genre Sarotherodon qui semblent être soit plus proches du genre Oreochromis (s. Galilaeus), soit appartenir à un taxon distinct (s. Melanotheron). B. Phylogénétique: les espèces du genre tilapia qui pratiquent la ponte et l'incubation sur substrat présentent le plus d'électromorphes en commun avec des espèces appartenant à des genres éloignés, suggérant que ce genre représente un groupe ancestral, duquel aurait dérivé les lignées des Coptodon et des incubateurs buccaux (Oreochromis et Sarotherodon). C. Biogéographique: les reconstitutions phylogéographiques établies à partir de l'étude de la différenciation génétique des populations de tilapias démontrent que la région guinéenne est l'un des principaux centres de spéciation d'Afrique de l'ouest, aussi bien pour les espèces dulcaquicoles, qu'euryhalines. Nous présentons pour chaque espèce étudiée, des scénarios de colonisation à partir de ces zones refuges. D. Dynamique des populations: l'estimation des flux géniques grâce à différents outils comme les F de Wright et les analyses factorielles montre que les populations de tilapias sont très structurées et constituées de sous-populations différenciées. Cette structuration serait essentiellement provoquée par un comportement reproducteur endogamique. Il semblerait que ce type de comportement soit plus marqué chez les espèces pratiquant l'incubation buccale (s. Melanotheron) plutôt que chez celles pratiquant la ponte sur substrat (t. Guineensis)