Thèse soutenue

Autonomie feminine selon les milieux naturels et culturels : cas des bamileke et des beti du cameroun

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Auteur / Autrice : Raul Kassea
Direction : Robert Pagès
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Psychologie
Date : Soutenance en 1987
Etablissement(s) : Paris 7

Résumé

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Notre etude des rapports entre les sexes dans differentes cultures, dans une demarche interdisciplinaire et a quelque degre historique, se propose de degager les contributions des femmes au fonctionnement social. Posant l'autonomie en termes de complementarite et d'interdependance des sexes, nous faisons des hypotheses critiques des theories qui assimileraient les femmes a des biens, a des valeurs que s'echangent les hommes. La sexemprise, ensemble des relations causales entre les sexes (individuellement et collectivement), module la preeminence masculine seule generalement etudiee, survalorisee au point de nier et d'occulter l'emprise feminine. Les mythes chtoniens et matriarcaux prescrivent complementarite et egalitarisme : les mythes ouraniens et patriarcaux, la gestion des ressources et certains types culturels, favorisent la domination masculine souvent construite sur l'imitation des capacites naturelles feminines mepriseesapres coup. Des chasseurs-collecteurs aux societes industrialisees, l'autonomie feminine decroit sensiblement au profit de la gestion masculine. Notre analyse critique des prestations matrimoniales chez les bamileke du cameroun revele la projection de l'ideologie viriliste, economiciste et europeocentrique des colonisateurs sur des civilisations agraires; ici se constitue une zone d'interference entre la psychologie sociale, l'ethnologie et la linguistique. L'enquete par questionnaire aupres de 350 femmes bamileke et beti essaie d'evaluer le degre d'autonomie des deux populations. L'analyse factorielle des reponses recueillies fait ressortir quatre facteurs qui ne cumulent que 23,66% des contributions, vu les trop nombreuses modalites. Le facteur f1 caracterise les rurales, f2 contraste les urbaines bamileke et beti, f3 rassemble les salariees et certaines etudiantes, f4 ne regroupe que les etudiantes qui revendiquent un equilibre entre les sexes. L'heritage colonial favorise la dependance feminine. Redecouvrir l'autonomie passee des africaines aiderait a un reajustement des rapports entre les sexes dans nos societes en mutation.