Thèse soutenue

Le Grimoire animal. L'existence des bêtes dans la prose littéraire de langue française 1891-1938

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Auteur / Autrice : Nicolas Picard
Direction : Alain Schaffner
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Littérature française
Date : Soutenance le 24/06/2019
Etablissement(s) : Sorbonne Paris Cité
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Littérature française et comparée (Paris)
Partenaire(s) de recherche : établissement de préparation : Université de la Sorbonne Nouvelle (Paris ; 1970-....)
Laboratoire : Théorie et histoire des arts et des littératures de la modernité (Paris)
Jury : Président / Présidente : Jeanyves Guérin
Examinateurs / Examinatrices : Alain Schaffner, Jeanyves Guérin, Pierre Schoentjes, Anne Simon, Jonathan Pollock
Rapporteurs / Rapporteuses : Pierre Schoentjes, Anne Simon

Résumé

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Au tournant du XXe siècle, et de façon de plus en plus prononcée jusqu’à la veille de la seconde guerre mondiale, la littérature de langue française se met à attribuer aux bêtes des capacités traditionnellement réservées à l’humain. Celles-ci possèdent, découvre-t-on, comme nous, une riche vie affective et émotionnelle, interagissent avec leur environnement en configurant, par production et interprétation de signes, un univers subjectif propre, communiquent avec les autres êtres vivants de manière complexe au moyen de diverses formes langagières, raisonnent, pensent intelligemment, ou encore vivent comme des individus ou des personnes dotés d’une histoire singulière. En somme, à une époque où prédominent, en philosophie, en science, en littérature, le paradigme anthropocentriste, des conceptions réductionnistes de la vie animale, les bêtes littéraires deviennent des sujets, elles se voient octroyer, par tout un ensemble d’écrivains, une existence. Celle-ci s’avère la plupart du temps énigmatique : la lecture et l’écriture ont dès lors pour objet son dévoilement, le déchiffrement mais aussi l’interrogation et la configuration du « grimoire » (Genevoix) animal. Notamment inspiré par cette métaphore heuristique, je souhaite dans cette thèse étudier comment, entre 1891 et 1938, la prose littéraire de langue française, donc toute une variété d’écrits, recrée l’existence animale, tente d’appréhender la nature concrète de la vie des bêtes et les relations que nous entretenons avec elles. Il s’agit finalement de mesurer la dimension éthique de ces textes qui, en déconstruisant l’anthropocentrisme, aident à repenser la façon dont nous considérons les bêtes et notre cohabitation avec elles.