Thèse soutenue

Faire le slam : une ethnographie des pratiques poétiques collectives entre Paris et Marseille

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Luigia Parlati
Direction : Denis Laborde
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Anthropologie sociale et ethnologie
Date : Soutenance le 10/12/2018
Etablissement(s) : Paris Sciences et Lettres (ComUE)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale de l'École des hautes études en sciences sociales
Partenaire(s) de recherche : établissement de préparation de la thèse : École des hautes études en sciences sociales (Paris ; 1975-....)
Jury : Président / Présidente : Michel de Fornel
Examinateurs / Examinatrices : Michel de Fornel, Fulvia Caruso, Flavia Gervasi, Karim Hammou, Emmanuel Pedler

Mots clés

FR  |  
EN

Résumé

FR  |  
EN

Cette recherche porte sur une pratique de création poétique, le slam, qui est née à la fin des années 1980 aux États-Unis et qui est aujourd’hui largement répandue dans plusieurs pays, notamment en France. Si le succès de public (en 2006) d’artistes comme Grand Corps Malade est la forme plus reconnaissable de cette pratique de par sa médiatisation, il existe une hétérogénéité de « formes slam » et de pratiques qui sont devenues l’objet de cette thèse. Un slam de poésie est un espace de parole ouvert à tous et il est organisé selon différents dispositifs, de la compétition au « micro ouvert » et dans plusieurs typologies de lieu (bar, salle de spectacle, bibliothèques, espaces publics). Toute personne ayant un texte à dire (qui peut être écrit au préalable ou pas) peut donc le faire devant un public, sans qu’on lui impose aucune contrainte de style ou de contenu. Cette simplicité apparente du fonctionnement du slam vient interroger en réalité plusieurs types de « frontières » qui font sens pour certains acteurs du monde de la création littéraire (poésie écrite/poésie à voix haute), de l’éducation linguistique (parler littéraire/parler ordinaire) et de la formation du goût artistique (excellence/banalité). Mais les slameurs et slameuses rencontré.e.s dans mes enquêtes entre Paris et Marseille (ainsi qu’à l’internationale), témoignent d’un autre monde commun, où l’expérimentation verbale, vocale et performative coexiste avec le désir de partager librement la parole ou de s’engager dans une démarche artistique. Croisant les discours des acteurs avec la doxa et la littérature sur le sujet, cette thèse a pour ambition de proposer des analyses situées de cette pratique poétique collective, afin de rendre compte de son extrême disponibilité à accueillir tout acte de parole dite à voix haute et en public. C’est une recherche qui se donne pour objectif d’au moins mettre à jour les nœuds, tensions et enjeux suscités par cette liberté du slam à être agencé et participé.