Thèse soutenue

Les ressorts et effets de la participation locale à la conservation de la nature (Madagascar) : éthnographie des pratiques de leadership dans les projets de développement associés

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Auteur / Autrice : Louise Lhoutellier
Direction : Sophie BlanchyStéphanie Carrière
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Ethnologie
Date : Soutenance le 14/12/2016
Etablissement(s) : Paris 10
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Espaces, Temps, Cultures (Université Paris Nanterre)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire d'ethnologie et de sociologie comparative (Nanterre ; 1967-...)
Jury : Examinateurs / Examinatrices : Sophie Blanchy, Stéphanie Carrière, Serge Bahuchet, Daou Véronique Joiris, Eric Garine, Pascale Maïzi
Rapporteurs / Rapporteuses : Serge Bahuchet, Daou Véronique Joiris

Résumé

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En périphérie du Parc National de Ranomafana (Madagascar), les ONG de conservation de la nature et de développement promeuvent des projets qui mettent en avant de manière accrue l’importance de la délibération et de la confrontation des points de vue des différents acteurs, comme un préalable à la décision politique. De nouvelles scènes officiellement dédiées à la participation locale voient le jour, notamment dans la capitale régionale située à cinquante kilomètres, dans lesquelles doivent se rencontrer les représentants des administrations forestières, ceux des populations locales, et les employés de ONG. L’étude menée dans cette thèse analyse la médiation réalisée par les leaders villageois entre les différentes scènes de la participation, en portant une attention particulière aux modes d’interaction langagiers et culturels associés à l’exercice local du pouvoir. En modifiant l’accès aux ressources, les projets peuvent remettre en cause les positions sociales établies dans la communauté : les villageois les voient comme des sources de conflit, ce qui va à l’encontre de la règle du fihavanana, valeur d’entraide entre co-résidents. Face à la difficulté de mobiliser les villageois autour des projets, les leaders tentent de gagner leur confiance en traduisant le projet dans le langage du village. En effet, les leaders sont des urbains de retour au village, qui utilisent les compétences acquises en ville dans leur médiation entre village et projets. Ils ont recours à des modes d’interaction verbaux formalisés, et redistribuent l’aide à des membres actifs qu’ils chargent d’assurer la prise en charge et le fonctionnement les activités des projets.