Thèse soutenue

Disparition forcée et migration forcée dans le contexte du conflit Kurde : perte, deuil et politique à la marge

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Auteur / Autrice : Ozgur Sevgi Goral
Direction : Nora Şeni
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire et civilisations
Date : Soutenance le 11/09/2017
Etablissement(s) : Paris, EHESS
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale de l'École des hautes études en sciences sociales
Jury : Président / Présidente : Hamit Bozarslan
Examinateurs / Examinatrices : François Georgeon, Hans-Lukas Kieser, Barbara Loyer, Alexandre Toumarkine

Résumé

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L’objet de cette recherche est d’examiner deux formes de violence d’Etat : la disparition forcée et la migration forcée, dans le contexte du conflit Kurde. Cette étude se fonde sur un travail de terrain conduit dans deux villes, représentatives du contexte des disparitions forcées, de la migration forcée et des projets de transformation urbaine, à savoir à İstanbul et à Şırnak. Ces formes de violence d’Etat sont examinées dans le contexte politico-historique des années 1990 en se centrant sur l’appareil d’Etat, l’espace juridique, la vie quotidienne et la mémoire. En outre, l’une des conséquences les plus importantes de la migration forcée, à savoir les projets de transformations urbaines, sont également étudiées afin d’approfondir l’analyse concernant les migrants Kurdes dans le milieu urbaine. La thèse principale de cette recherche est la suivante: les formes de violence d’Etat mise en œuvre pendant les années 1990 dans les marges spatiales et politiques de la Turquie offrent des informations cruciales permettant de procéder à une analyse approfondie de l’appareil d’Etat, de l’espace juridique et du débat sur la mémoire du centre-même de la Turquie. L’analyse de ces formes de violence d’Etat révèle également leurs dimensions holistiques, structurées et spatialisées qui façonnent les subjectivités et les performances de différentes parties prenantes, y compris des parents proches des disparus, des déplacés et des résidents des zones urbaines informelles. Les relations complexes, transformatrices et à multiples facettes entre la région kurde et le centre de la Turquie met en lumières l’interconnectivitée de ces entités géographiques, politiques et historiques qui sont beaucoup plus liées qu’elles n’y paraissent.