Thèse soutenue

Les visual studies : un champ indiscipliné

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Auteur / Autrice : Isabelle Decobecq
Direction : Daniel DubuissonMartial Guédron
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire de l'art
Date : Soutenance le 24/03/2017
Etablissement(s) : Lille 3
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences de l'homme et de la société (Villeneuve d'Ascq, Nord)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Institut de recherches historiques du Septentrion (Villeneuve d'Ascq, Nord)
Jury : Président / Présidente : Véronique Goudinoux
Examinateurs / Examinatrices : Daniel Dubuisson, Martial Guédron, Véronique Goudinoux, Ralph Dekoninck, Laurent Baridon, Caroline Alexandra van Eck
Rapporteurs / Rapporteuses : Ralph Dekoninck, Laurent Baridon

Mots clés

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Résumé

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Voilà plus d'une génération que les visual studies ont entrepris de bousculer procédures scientifiques et organigrammes universitaires, dans le monde anglo-américain d’abord, puis à l’échelle planétaire. Jouant la porosité des champs du savoir, ce courant de recherches fonctionne à la manière d’une interface où s’échangent et se combinent les charges théoriques et critiques de l’histoire de l’art, du post-structuralisme, des études culturelles et autres area studies, offrant un lieu de convergence inédit pour des pensées dispersées. En embrassant l’imagerie démotique autant que savante, en déconstruisant l’axiologie tacite qui sous-tend de tels partages hiérarchiques, et en interrogeant l’idéologie de tout acte de connaissance, les visual studies assument depuis l’origine une position limite, entre discours savant, activité critique et engagement politique. S’ils peuvent apparaître comme une nouveauté radicale, les travaux groupés sous cette bannière sont symptomatiques d’un mouvement plus général de renouvellement des façons de penser les images et la dimension visuelle du sensible. Au moment où les visual studies bénéficient d’une première réception dans l’espace francophone, cette thèse s’attache à en restituer les fondements épistémologiques et les enjeux actuels, en montrant qu’elles ne forment pas un ensemble homogène d’approches ou de pratiques. Car non seulement il n’existe pas de visual studies « en général », mais ce terme unique recouvre trois niveaux de réalité sensiblement dissociés : une formation académique, une somme de travaux empiriques et théoriques, ainsi qu'un vaste métadiscours sur le champ qui nourrit sa propre mythologie. Par souci de clarté, le plan de la thèse désimbrique ces trois niveaux, et plutôt que de définir ce que sont les études visuelles, s’attache à expliquer ce qu’elles font. En se fondant sur l'étude suivie de textes précis, chacune des sections de la thèse envisage donc l'objet visual studies sous l'un de ses différents aspects : historique, théorique, académique, métathéorique, toutes cs dimensions étant coextensives de ce qui constitue les visual studies de façon globale.