Thèse soutenue

Le m´eson B+c en collisions d’ions lourds avec le d´etecteur CMS.

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Auteur / Autrice : Guillaume Falmagne
Direction : Raphaël Granier de CassagnacFrançois Arleo
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Physique des particules
Date : Soutenance le 15/12/2021
Etablissement(s) : Institut polytechnique de Paris
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale de l'Institut polytechnique de Paris
Partenaire(s) de recherche : établissement opérateur d'inscription : École polytechnique (Palaiseau, Essonne ; 1795-....)
Laboratoire : Laboratoire Leprince-Ringuet (Palaiseau, Essonne)
Jury : Président / Présidente : Pascal Paganini
Examinateurs / Examinatrices : Raphaël Granier de Cassagnac, François Arleo, Giulia Manca, Andrea Dainese, Bruno Espagnon, Pol-Bernard Gossiaux, Leticia Cunqueiro
Rapporteurs / Rapporteuses : Giulia Manca, Andrea Dainese

Mots clés

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Résumé

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Cette thèse traite de l'hadronisation des quarks lourds et des partons de haute énergie, et de leur modification par le plasma de quarks et gluons (QGP), un milieu chaud et dense créé dans les collisions plomb-plomb (PbPb) au LHC. La première observation de mésons Bc en collisions d'ions lourds est menée en analysant des données du détecteur CMS. Partant d'une loi d'échelle existante dans un modèle de pertes d'énergie radiatives dans le QGP, une seconde loi d'échelle est mise en évidence.L'analyse de données CMS en collisions proton-proton (2017) et PbPb (2018) à une énergie au centre de masse de 5.02 TeV par paire de nucléons mène à l'observation de désintégrations Bc^+ -> (J/psi -> mu mu) mu^+ nu, et à la mesure du facteur de modification nucléaire du méson Bc en deux intervalles d'impulsion transverse du trimuon (pT^{mu mu mu}) ou de la centralité de la collision PbPb. Trois bruits de fond principaux sont décrits, soit par simulation, soit par des méthodes fondées sur les données. Une de ces méthodes est spécifique à cette analyse, et décrit les J/psi combinés avec des muons ne venant pas du même processus: elle pivote le dimuon J/psi par différents angles avant de l'associer à un troisième muon du même événement. Un arbre de décision amélioré (boosted decision tree, BDT) est entraîné sur les candidats sélectionnés du signal et des bruits de fond. Un ajustement d'histogrammes en probabilités (likelihood template fit) est opéré pour ajuster sur les données les modèles de signal et de bruits de fond, séparés en intervalles de BDT, de masse invariante du trimuon, et de pT^{mu mu mu} ou de centralité. Des paramètres de nuisance dans le fit prennent en compte les incertitudes sur les formes des bruits de fond. L'acceptance et l'efficacité du déclenchement, de la reconstruction et de la sélection, sont évaluées de manière itérative, dans chaque bin de pT^{mu mu mu} ou de centralité, avec le signal simulé dont le spectre en pT^{mu mu mu} est préalablement corrigé par le spectre mesuré dans une analyse préliminaire. L'efficacité des muons dans la simulation est corrigée par une méthode de tag-and-probe utilisant la résonance en masse du J/psi, dont l'étude en collisions proton-proton est présentée en détail. L'incertitude sur la correction d'acceptance et efficacité appliquée au signal observé propage les autres sources d'incertitude à la correction du spectre en pT^{mu mu mu} de la simulation. Ce dernier est en effet varié dans les incertitudes de la mesure préliminaire, résultant en autant de variations de la correction d'acceptance et d'efficacité, lesquelles donnent l'incertitude associée à cette correction. Moins de suppression est observée pour le méson Bc^+ que pour toutes les autres saveurs lourdes ouvertes et fermées, à l'exception du méson Bs^0. Un probable adoucissement du spectre en pT est montré. Ces résultats pourraient indiquer que la recombinaison de quarks lourds contribue significativement à la production de mésons Bc dans le QGP. À haut pT (>10 ou 15 GeV), la perte d'énergie radiative devrait dominer la suppression des hadrons dans le QGP. Un modèle de perte d'énergie radiative partonique existant, fondé sur le spectre gluonique BDMPS induit par le milieu, prédit une dépendence universelle en pT du facteur de modification nucléaire. Cette forme est confirmée par des mesures dans des systèmes de différentes géométries et énergies; elles sont collectées et ajustées à ce modèle, pour extraire la perte d'énergie moyenne correspondante. Cette dernière est incluse dans une nouvelle loi d'échelle, qui la décrit comme dépendant uniquement de la taille et la géométrie du milieu et de la multiplicité en particules chargées. Différentes approches de la longueur de parcours du parton dans le milieu sont comparées. L'ajustement à des données de suppression hadronique permet d'extraire des propriétés d'expansion et de diffusion du milieu. Le coefficient d'asymmétrie azimuthale v_2 à haut pT pourrait aussi être prédit.