Thèse soutenue

Modélisation et interprétation des variations rapides du champ magnétique de la Terre

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Auteur / Autrice : Guillaume Ropp
Direction : Vincent Lesur
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences de la terre et de l'environnement
Date : Soutenance le 10/12/2021
Etablissement(s) : Université Paris Cité
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences de la terre et de l'environnement et physique de l'univers (Paris ; 2014-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : UMR-Institut de physique du globe de Paris (2005-....)
Jury : Président / Présidente : Marianne Greff
Examinateurs / Examinatrices : Marianne Greff, Erwan Thébault, Mioara Mandea-Alexandrescu, Nicolas Gillet, Maria Alexandra Faria Pais
Rapporteurs / Rapporteuses : Erwan Thébault, Mioara Mandea-Alexandrescu

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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Le champ magnétique de la Terre est principalement généré et entretenu par les mouvements de convection ayant cours dans son noyau externe, liquide et conducteur, grâce au phénomène d'induction magnétique. Au champ du noyau viennent s'ajouter d'autres sources de champ magnétique, telles que les courants électriques circulant dans l'ionosphère et la magnétosphère et ceux induits dans la croûte et le manteau, ou encore l'aimantation rémanente des roches de la croûte terrestre. Nombre de ces sources sont aujourd'hui bien connues grâce à des mesures de champ magnétique continues et précises, réalisées à la surface de la Terre dans les observatoires et en orbite basse à bord de satellites, ainsi qu'aux méthodes de modélisation modernes. La structure du champ du noyau notamment est bien comprise, ainsi que ses variations décennales. Les variations plus rapides (de l'ordre de l'année) restent en revanche difficilement accessibles, car la séparation des différentes sources est plus difficile à ces échelles. L'objectif de ce travail est de répondre à ce problème en construisant une série temporelle décrivant les variations du champ magnétique du noyau sur une période de 20 ans, de 2000 à 2020, avec un pas de temps de 3 mois. Nous cherchons également à retrouver à travers les données l'évolution de l'écoulement à la surface du noyau externe, responsable de l'évolution du champ magnétique. Nous utilisons une approche séquentielle d'assimilation des données magnétiques, basée sur un filtre de Kalman lissé et une forte information a priori sur la structure des sources modélisées. Celles-ci incluent le champ du noyau et sa variation séculaire, le champ lithosphérique, les champs externes et les champs induits dans le manteau, ainsi que l'écoulement. Les données utilisées sont compilées à partir des données satellites des missions Champ (2000-2010) et Swarm (2013 à aujourd'hui), et l'ensemble des données d'observatoires terrestres disponibles sur la période. L'information a priori utilisée pour le champ du noyau et sa variation ainsi que pour l'écoulement est dérivée de résultats d'expériences de dynamos numériques. Le travail se divise en deux parties : la première consiste à calculer un modèle incluant uniquement les sources de champ magnétique, excluant donc l'écoulement. Ce dernier peut alors être calculé à partir du champ magnétique et de la variation séculaire obtenus. Dans la deuxième partie, nous effectuons l'estimation de l'écoulement conjointement à celle des sources magnétiques. La co-estimation de l'écoulement permet alors de mieux décrire la variation séculaire. Les résultats obtenus pour le champ du noyau, la variation séculaire et l'écoulement sont cohérents avec les connaissances actuelles et montrent la validité de l'approche. On observe de plus dans nos séries temporelles de nouvelles variations, notamment aux petites et moyennes échelles spatiales. Des phénomènes périodiques sont observés dans les variations de l'écoulement, qui sont cependant marquées par d'importantes barres d'erreurs. Une des qualités de cette approche est de pouvoir offrir en sortie des barres d'erreurs réalistes. Cependant, il faut pour cela que le paramétrage des sources soit complet ; ainsi, il est possible d'interpréter les variations observées comme des signaux provenant effectivement du noyau, ou comme des signaux extérieurs non pris en compte car inconnus. L'affinage de ce paramétrage, et notamment celui des phénomènes d'induction par les champs externes dans le manteau et dans le noyau, devrait permettre de produire des résultats plus fiables. Cela permettrait d'accéder à une meilleure connaissance des phénomènes transitoires ou périodiques rapides ayant cours dans le noyau externe de la Terre.