Thèse soutenue

Arbitrage et droit public : vers un droit public de l'arbitrage

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Auteur / Autrice : Carine Doganis
Direction : Sophie NicinskiThomas Clay
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Droit
Date : Soutenance le 12/04/2022
Etablissement(s) : Paris 1
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale de droit de la Sorbonne (Paris ; 2015-....)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Institut de recherche juridique de la Sorbonne (Paris ; 2001-....)
Jury : Président / Présidente : Sophie Lemaire
Examinateurs / Examinatrices : Sophie Nicinski, Thomas Clay, Gilles Pellissier
Rapporteurs / Rapporteuses : Denis Mouralis

Résumé

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Il est aussi rarement question d'arbitrage en droit public que de droit public en arbitrage. Les interactions entre arbitrage et droit public, telles qu'elles se manifestent dans le contentieux public de l'arbitrage, constituent le terrain de recherche de la présente thèse de doctorat dont la méthodologie est construite autour de la dialectique du droit positif et du droit prospectif, comme du droit processuel et du droit substantiel. Il en ressort l'esquisse d'un "droit public (prospectif) de l’arbitrage" qui s'imbrique au "droit privé (positif) de l'arbitrage". D'un côté, l'arbitrage est revisité à travers des propositions innovantes : de l'abrogation de l'inarbitrabilité en droit public sous la forme d'une expérimentation législative à une "codification prospective" révisant les dispositions législatives afférentes à l'arbitrage ; de l'instauration d'une "obligation de loyauté post-contractuelle" à l'"exequatur d'office" des sentences arbitrales dans "l'intérêt d'une bonne exécution des décisions de justice". D’un autre côté, l'exorbitance du droit public est repensée, notamment à partir de "critères téléologiques" : plutôt que d'être circonscrite aux seuls critères organiques, la personnalité morale de droit public est redéfinie en fonction de critères d'influence ; sans être uniquement envisagés sous l'angle de critères matériels, les contrats publics sont réexaminés à l'aune d'une "définition prospective" du "contrat visant des intérêts publics". Il s'ensuit une approche renouvelée du droit public, comme de l'arbitrage. A un raisonnement sur l'intérêt dit "général" se substituent ainsi des "considérations d'intérêts publics" - des "intérêts publics étatiques" aux "intérêts publics globaux" - ayant trait au commerce international tout autant qu'aux finances publiques, intégrant également des "considérations d'opportunité", voire de "convenance", ce qui invite à une régulation dans le cadre d'un "ordre public des affaires". Il en résulte un office renouvelé du juge administratif - juge de l'annulation, juge de l'exequatur, juge de l'exécution des sentences arbitrales - comme juge des "conflits d'intérêts publics" au sens de la "priorisation d'intérêts publics". D’où la préconisation de "synergies inter-juridictionnelles" renforcées au sein d’un "partenariat global de justice" associant, entre autres, magistrats, arbitres, avocats, experts, sous l'égide, permanente ou ad hoc, de ce qui aurait vocation à devenir un "Tribunal des conflits d'intérêts" - plutôt que de demeurer un Tribunal des conflits de compétences - dans un rôle pivot inédit de facilitation et d'appui à l'arbitrage. [Les expressions entre guillemets correspondent à des notions proposées par l'auteur]