Thèse soutenue

Saint François et le franciscanisme dans l’œuvre de Pier Paolo Pasolini

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Auteur / Autrice : Pierre-Paul Carotenuto
Direction : Davide Luglio
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Études italiennes
Date : Soutenance le 23/11/2019
Etablissement(s) : Sorbonne université en cotutelle avec Università degli Studi di Firenze, Rheinische Friedrich-Wilhelms-Universität (Bonn, Allemagne)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Civilisations, cultures, littératures et sociétés (Paris ; 1992-....)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Équipe Littérature et Culture Italiennes (Paris)
Jury : Président / Présidente : Flaviano Pisanelli
Examinateurs / Examinatrices : Teresa Spignoli, Paul Geyer
Rapporteurs / Rapporteuses : Silvia Contarini, Marco Antonio Bazzocchi

Résumé

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Les motifs liés au sacré traversent l’ensemble de l’œuvre pasolinienne. Aussi, bien que la déclinaison christique soit indéniablement prédominante, le motif de la sainteté occupe une place tout aussi marquante, à la fois en termes de transversalité des genres que de variété d’accents : d’une sainteté incessamment, autant que vainement, recherchée, à la sainteté d’un pouvoir ascétique, en passant par l’oscillation entre sainteté volontaire et involontaire. À cette nature polyédrique se greffe la multitude des matrices auxquelles le thème puise sa source. En ce sens, si le modèle paulin occupe une position de premier plan, d’autres figures sont à dénombrer. Parmi celles-ci, saint François d’Assise revêt des traits qui, dans l’élaboration pasolinienne, se résument à une nature éparse et sémantiquement polyvalente. En effet, si les apparitions directes du Petit pauvre se cantonnent essentiellement à l’épiphanie furtive du métarécit franciscain d’Uccellacci e uccellini – nous évoquerons à ce sujet le versant d’un franciscanisme émergé –, infiniment plus nombreuses sont les stylèmes franciscains déclinés tel un répertoire symbolique de gestes. Ainsi l’élaboration pasolinienne procède le plus souvent par extrapolation de la parole poétique du saint et contamination des sources, donnant lieu à un franciscanisme tour à tour allégorique-idéologique, métalinguistique ou figuratif. Le point à la fois culminant et le plus secret de cette appropriation coïncide avec la rédaction inaboutie du scénario en vers de Bestemmia, dans lequel un anti-François aux traits blasphèmes parvient à démembrer l’un des textes majeurs des origines de la poésie italienne.