Thèse soutenue

Témoigner de la guerre à la Renaissance : histoire des pratiques sociales, culturelles et politiques des mémorialistes militaires français (vers 1495-vers 1625)

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Auteur / Autrice : Guillaume Pinet
Direction : Pascal BrioistBenjamin Deruelle
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire
Date : Soutenance le 06/07/2023
Etablissement(s) : Tours
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Humanités et Langues (2018-.... ; Centre-Val de Loire)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre d'études supérieures de la Renaissance (Tours ; 1956-....)
Jury : Président / Présidente : Ariane Boltanski
Examinateurs / Examinatrices : Hervé Drévillon
Rapporteurs / Rapporteuses : Laurent Vissière, Fanny Cosandey

Résumé

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Cette étude d'un ensemble de capitaines du XVIe siècle, auteurs de mémoires de guerre, révèle les ressorts politiques de leur investissement dans l'écriture. Membres de la noblesse militaire et traditionnelle, ces combattants qui racontèrent leurs prouesses des guerres d'Italie et des guerres de religion furent aussi des gentilshommes, des patrons, des serviteurs, des lecteurs, des cadets, des chrétiens pour qui témoigner constitua une des diverses manières d'agir dans le monde. Ils empruntèrent à leur savoir-faire professionnels, à leurs habitudes de seigneur ainsi qu'à leur culture littéraire, nobiliaire et religieuse, les outils nécessaires pour construire leurs témoignages, dont beaucoup furent imprimés de leur vivant, et pour se distinguer comme auteurs militaires, à une époque où l'art de la guerre n'appartenait pas à ses praticiens. En tant qu'actes et pratiques d'écriture, ces écrits apparurent comme la continuation de pratiques ordinaires et quotidiennes. Loin de n'être que des monuments érigés pour la mémoire et la postérité, ils étaient au cœur des échanges habituels et réciproques de la noblesse avec la société comme avec l'État monarchique. Ces serviteurs entendaient capter les bénéfices politiques concrets de leur engagement pour la défense du bien public. Avant de témoigner de la guerre, ces écrits témoignaient de leurs auteurs, de la volonté de ces capitaines d'obtenir le magistère sur l'écriture du fait militaire, en normalisant les mots de la guerre, et de la volonté de ces gentilshommes d'accompagner leur domination sociale et politique, en proposant un discours sur l'ordre social en ce siècle bouleversé.