Thèse soutenue

Performativité de la parole et du silence dans les écritures féminines algériennes : La Soif (1957) et Nulle part dans la maison de mon père (2007) d’Assia Djebar, Les hommes qui marchent (1990) et Je dois tout à ton oubli (2008) de Malika Mokeddem et Au commencement était la mer… (1996) et Nulle autre voix (2018) de Maïssa Bey

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Auteur / Autrice : Lydia Gada
Direction : Mounira Chatti
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Littératures française, francophone et comparée
Date : Soutenance le 27/06/2023
Etablissement(s) : Bordeaux 3
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Montaigne-Humanités (Pessac, Gironde)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Plurielles (Pessac (Gironde))
Jury : Président / Présidente : Jean-Marc Moura
Examinateurs / Examinatrices : Catherine Mazauric, Sylvère Mbondobari, Valérie Magdelaine-Andrianjafitrimo
Rapporteurs / Rapporteuses : Jean-Marc Moura, Catherine Mazauric

Résumé

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Le monopole de la parole, privilège largement réservé à l'homme dans la société patriarcale algérienne a entraîné l'effacement de la voix, de l’identité et de la subjectivité féminines, confinant ainsi la femme au silence et à un statut de subalterne. Assia Djebar, Malika Mokeddem et Maïssa Bey ont grandi et vécu dans le sillage de ce long mutisme imposé par les normes socioculturelles. Pour contrer cet ordre préétabli, ces écrivaines se sont engagées à rompre le silence par l’acte d’écrire qui permet d’user de stratégies discursives et performatives afin de restituer la parole confisquée à la femme, de (re)créer les voix des femmes ensevelies sous les combles de l’histoire ou des discours culturels et religieux. Sous l’égide de la théorie du genre et du concept théorique de la performativité de Judith Butler, notre thèse a considéré les enjeux de cette prise de parole à partir de l’étude de six romans d’Assia Djebar, Malika Mokeddem et Maïssa Bey, en examinant les mécanismes de déconstruction par lesquels les auteures ont permis à leurs personnages féminins de parler, d’exprimer leurs pensées, et d’agir afin de contester les rôles sociaux du genre, de remettre en cause le silence féminin, legs de la tradition. Cette parole résistante est formulée dans une esthétique littéraire et féministe.