Thèse soutenue

Datation par la méthode du radiocarbone de pigments et peintures anciennes à base de blanc de plomb

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Auteur / Autrice : Cyrielle Messager
Direction : Lucile Beck
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Météorologie, océanographie, physique de l'environnement
Date : Soutenance le 17/11/2020
Etablissement(s) : université Paris-Saclay
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences Mécaniques et Energétiques, Matériaux et Géosciences
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire des sciences du climat et de l'environnement (Gif-sur-Yvette, Essonne ; 1998-....)
référent : Université de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines (1991-....)
Jury : Président / Présidente : Christine Hatté
Examinateurs / Examinatrices : Ludovic Bellot-Gurlet, Dominique Genty, Anita Quiles, Jean-Marc Vallet, Laurence de Viguerie
Rapporteurs / Rapporteuses : Ludovic Bellot-Gurlet, Dominique Genty

Mots clés

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Résumé

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La datation par la méthode du radiocarbone fait partie des méthodes d’analyse utilisées en archéologie et histoire de l’art pour déterminer l’âge d’un objet constitué de matériaux issus d’organismes vivants. Aujourd’hui, dans le domaine des arts, et en particulier dans celui de la peinture, les constituants d’une œuvre peinte accessibles à cette technique sont les supports en bois, en toile ou papier et, depuis peu, les liants d’origine végétale ou animale. Cependant, le résultat provenant des supports ne reflète pas toujours la date de réalisation de l’œuvre en raison du réemploi habituel de ces matériaux. Le liant n’est, quant à lui, pas toujours organique ni présent en quantité suffisante. Trouver d’autres matériaux du peintre datables par 14C est donc d’importance pour authentifier une œuvre picturale. À l’exception du noir de carbone issu du charbon de bois ou d’os, la plupart des autres constituants des couches de peintures semblent inappropriés car il s’agit, généralement, de pigments inorganiques extraits de minerais naturels et dépourvus en 14C.Le blanc de plomb est un pigment qui a été très largement utilisé de l’Antiquité jusqu’au tout début du 20ème siècle. L’étude des mécanismes de sa synthèse a récemment mis en évidence le rôle du dioxyde de carbone dans la formation des deux carbonates de plomb (cérusite et hydrocérusite) qui le compose. Ainsi, l’incorporation de carbone lors de la production du blanc de plomb fait de lui un potentiel candidat pour la datation radiocarbone et pour l’authentification des œuvres peintes.Ce travail de thèse a consisté à mettre en place les protocoles expérimentaux pour la mesure des isotopes du carbone (13C et 14C) dans les pigments et peintures à base de blanc de plomb afin de tester cette hypothèse. Un protocole d’extraction du carbone des carbonates de plomb a été développé et adapté à la nature et à la complexité des matériaux étudiés, pigment brut ou chargé et peinture. L’étude s’appuie sur les propriétés de décomposition thermique des carbonates de plomb et permet de déterminer les meilleures conditions d’extraction du carbone. La méthode a ensuite été éprouvée et validée sur un large panel d’échantillons modèles et d’échantillons historiques d’âge connu. De plus, les données isotopiques du carbone ont été mises en relation avec les recettes historiques et ont permis de discriminer les différents procédés de production du blanc de plomb.Cette thèse a permis de démontrer que le blanc de plomb est un pigment inorganique datable par la méthode du radiocarbone : la mesure 14C fournit alors sa date de fabrication. La démarche et les protocoles présentés pour cette étude pourraient également être adaptés à d’autres pigments inorganiques de peinture contenant du carbone organique, augmentant ainsi le nombre de matériaux disponibles pour la datation et l’authentification du patrimoine pictural.