Thèse soutenue

Conduite de la politique monétaire en présence de frictions financières

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Auteur / Autrice : Matthieu Darracq Paries
Direction : Ferhat Mihoubi
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences économiques
Date : Soutenance le 05/06/2018
Etablissement(s) : Paris Est
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Organisations, marchés, institutions (Créteil ; 2015-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Equipe de Recherche sur l’Utilisation des Données Individuelles en lien avec la Théorie Economique (Créteil ; 1992-....)
Jury : Président / Présidente : Vincent Bouvatier
Examinateurs / Examinatrices : Ferhat Mihoubi, Michel Juillard
Rapporteurs / Rapporteuses : Thepthida Sopraseuth, Rafael Wouters

Mots clés

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Résumé

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La crise économique survenue à l’échelle mondiale en 2008 et dont les effets se font encore ressentir près d’une décennie plus tard, a mis en lumière le rôle déterminant des facteurs financiers dans les cycles économiques ainsi que dans la conduite de politiques de stabilisation conjoncturelle, au premier rang desquelles se trouve la politique monétaire. De ce point, les crises constituent une expérience privilégiée pour revoir les propriétés empiriques des modèles macroéconomiques et les aspects plus normatifs des politiques économiques. Par ailleurs, les développements observés au sein de la zone euro illustrent d’autant mieux les défis auxquels sont confrontés une union monétaire lorsque les risques financiers se mêlent aux risques de soutenabilités des dettes souveraines.La Thèse s’attachera à évaluer la conduite des politiques économiques en présence de frictions financières sous une perspective à la fois empirique, utilisant des modèles de séries temporelles multivariés, et structurelle, sur la base de modèles aux fondements théoriques plus explicites. La thèse présentera ainsi des contributions originales dans divers domaines de la macroéconomie financière.Premièrement, une série de travaux empiriques entendent démontrer la prééminence de chocs financiers dans les performances économiques européennes durant la crise. En particulier, deux articles utilisent les modèles BVAR pour identifier des chocs d’offre de crédit et quantifier leur contribution aux différentes récessions survenues dans la zone euro au cours des dix dernières années.En outre, si les chocs financiers peuvent expliquer certains faits stylisés de la crise, leur nature, leurs mécanismes de transmission et leur dimension asymétrique au sein des pays de la zone euro peuvent faire l’objet d’une analyse plus structurelle. Plusieurs travaux exposent des modèles DSGE incorporant un ensemble assez détaillé de frictions financières portant à la fois sur l’offre et la demande de crédit. Ces modèles apportent de nouvelles perspectives sur la propagation macroéconomique des chocs financiers en isolant en particulier le rôle des bilans bancaires et des schémas d’amplification entre la sphère réelle et la sphère financière.Un troisième axe de recherche se focalise sur l’évaluation des politiques monétaires. Dans le cadre de modèles DSGE présentant des propriétés empiriques satisfaisantes (et pour la plupart estimés sur des données macroéconomiques européennes), plusieurs articles analysent les caractéristiques de plusieurs concepts de politiques monétaires optimales. Ces travaux explorent la stabilisation optimale de chocs réels, nominaux ou financiers, dans des conditions d’économie ouverte ou fermée.Par la suite, la thèse s’attachera à examiner la conduite de la politique monétaire en situation de crise dans laquelle des chocs financiers ont poussé les taux d’intérêts sans risques à leur limite basse. Dans ces conditions, plusieurs articles étudient le rôle des politiques non-conventionnelles comme les achats de titres par la banque centrale ou encore, l’octroi de liquidité à long terme. Une attention toute particulière est portée sur canal du crédit de ces différentes mesures. Par ailleurs, la conduite optimale d’achat d’actifs est analysée.Enfin, les aspects normatifs de la conduite de la politique monétaire en présence de frictions financières amènent naturellement à considérer les interactions stratégiques avec d'autres politiques économiques et financières, et notamment les politiques macroprudentielles. Sur la base de modèles DSGE incluant une description pertinente du secteur bancaire, la transmission de politiques macroprudentielles peut être quantifiée ainsi que ses implications sur la politique monétaire. Les bénéfices d’une articulation efficace des politiques monétaires et macroprudentielles se trouvent d’ailleurs renforcer au sein une union monétaire, et peuvent être illustrés dans le cadre d’un modèle DSGE à deux pays.