Thèse soutenue

Contrôle de la traduction des ARNm médiée par P53 au cours du stress du réticulum endoplasmique : mécanismes et implications physiologiques

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Auteur / Autrice : Ignacio López
Direction : Robin Fåhraeus
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Aspects moléculaires et cellulaires de la biologie. Hématologie et oncologie
Date : Soutenance le 05/09/2016
Etablissement(s) : Sorbonne Paris Cité
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Hématologie, oncogenèse et biothérapies (Paris ; 2014-....)
Partenaire(s) de recherche : établissement de préparation : Université Paris Diderot - Paris 7 (1970-2019)
Jury : Président / Présidente : Fabien Calvo
Examinateurs / Examinatrices : Morgane Le Bras, Martin Dutertre
Rapporteurs / Rapporteuses : Marc Blondel, Eric Chevet

Résumé

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Des fluctuations physiologiques lors de la production et du repliement des protéines, ainsi que des processus pathologiques comme l’infection virale, le vieillissement et les cancers peuvent conduire à un stress du Réticulum Endoplasmique (RE). Il s’agit d’un état caractérisé par l’accumulation de protéines non/mal repliées dans la lumière du RE, qui déclenche la réponse aux protéines dépliées, dite UPR (Unfolded Protein Response). Pour rétablir l’équilibre protéique, la réponse UPR va inhiber la synthèse protéique globale cap-dépendante et favoriser la production de protéases et de chaperonnes associées au RE, notamment la protéine BiP qui joue également le rôle de senseur principal de l’UPR. Notre groupe a précédemment montré que lors d’un stress du RE, une isoforme particulière du suppresseur de tumeur p53, l’isoforme p53ΔN40 (également connue sous le nom de p53/47, Δ40p53, ΔNp53 ou p47) est induite sélectivement par PERK pour conduire à l’arrêt de la division cellulaire en G2 et que ceci dépend de la suppression de l’expression de p21CDKN1A par l’isoforme longue de p53 (p53FL) avec p53ΔN40 agissant notamment au niveau transcriptionnel et traductionnel.Le sujet principal de mon travail a été de comprendre comment p53 induit l’apoptose en cas de stress prolongé du RE. J’ai pu montrer que ceci dépend de la diminution de l'expression de BiP, via une interaction directe de la protéine p53 avec une petite région de la séquence codante de l'ARNm de BIP. Cette trans-suppression de BiP est médiée par un domaine de 7 acides aminés présent dans p53FL et aussi dans p53ΔN40. Cette inhibition de l'expression de BiP pendant les tress du RE conduit à une augmentation de l'apoptose par l'activation de la protéine BIK ainsi libérée d’une interaction répressive avec BiP. De plus, BIK est également activée pendant le stress du RE par p53FL et/ou p53ΔN40 au niveau transcriptionnel. Mes résultats établissent pour la première fois un lien entre la capacité de liaison à l'ARNm de p53 et le contrôle de la traduction de cet ARNm avec une réponse cellulaire particulière.Ce travail montre également que p53 contrôle la traduction de deux ARNm supplémentaires par ce qui semble être deux mécanismes d’action différents. Ces deux mécanismes reposent sur des séquences présentes dans l'ARNm, mais diffèrent sur la nécessité d'une interaction directe avec la protéine p53. Comme montré pour BiP, la capacité de liaison à l'ARNm de p53 bloque la traduction des ARNm de FGF-2 et de p53. Dans cette catégorie, nous pouvons maintenant également inclure l'ARNm de MDMX. D’un autre côté, la suppression de la traduction de p21CDKN1An'a pas été associée à une interaction avec p53, ce qui est aussi le cas pour la suppression de l’expression de MDM2. Les implications physiologiques des suppressions d’expression de MDM2et de MDMX sont discutées.Ces résultats montrent que la suppression de la traduction de l'ARNm médiée par p53 joueun rôle physiologique majeur lors de l'UPR et soutient le rôle spécifique de la p53ΔN40 en réponse à du stress du RE.