Le développement de la référence en récit à l’âge préscolaire et scolaire : une analyse multifactorielle
Auteur / Autrice : | Camille Dupret |
Direction : | Anne Salazar Orvig |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences du langage |
Date : | Soutenance le 16/03/2022 |
Etablissement(s) : | Paris 3 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sciences du langage (Paris ; 2019-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : CLESTHIA (Paris) |
Jury : | Président / Présidente : Aliyah Morgenstern |
Examinateurs / Examinatrices : Anne Salazar Orvig, Aliyah Morgenstern, Frédérique Gayraud, Catherine Schnedecker, Geneviève de Weck | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Frédérique Gayraud, Catherine Schnedecker |
Résumé
À l’image de son fonctionnement en usage, la référence revêt une trajectoire développementale complexe. Avant 3 ans les enfants attirent et maintiennent l’attention des adultes sur les objets du monde au moyen de ressources multimodales et vocales diverses. Vers 3 ans, iels produisent des chaînes référentielles renvoyant à diverses entités en dialogue coconstruit avec l’adulte. Pourtant, à l’âge scolaire, en récit, où les enfants doivent assumer une longue prise de parole sans étayage, ils ont du mal à exprimer si une entité est nouvelle ou donnée en discours au moyen de marqueurs adaptés. Un corpus de 324 récits recueillis auprès de 54 enfants de 4 à 8 ans a été constitué. Les formes utilisées pour référer aux entités ont été relevées et décrites selon leurs fonctions en discours. Dès 4 ans, les enfants utilisent des expressions référentielles globalement claires pour l’interlocutrice. Iels sont sensibles à la complexité référentielle des histoires en termes de nombre de référents, privilégiant les formes fortes pour expliciter la référence lorsque plusieurs personnages avec des caractéristiques différentes sont à distinguer en discours. En revanche, dans les séquences avec peu de personnages ayant des traits communs, les enfants sont moins sensibles à la concurrence entre référents et le récit est davantage saturé de pronoms personnels de 3e personne ambigus. À l’âge scolaire, les conduites sont moins dépendantes du nombre de référents à discriminer. L’influence de ce facteur reste importante mais les enfants choisissent davantage les expressions référentielles sur la base des fonctions discursives d’introduction, de maintien ou de réintroduction des référents.