Thèse soutenue

Caractérisation des propriétés passives des muscles fléchisseurs plantaires chez l’enfant Paralysé Cérébral spastique : Application aux étirements musculo-tendineux

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Clément Boulard
Direction : Vincent GautheronThomas Lapole
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Motricité humaine et handicap
Date : Soutenance le 27/05/2020
Etablissement(s) : Lyon
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences Ingénierie Santé (Saint-Etienne)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Laboratoire interuniversitaire de biologie de la motricité (Saint-Etienne ; Lyon ; Chambéry ; 2016-....)
établissement opérateur d'inscription : Université Jean Monnet (Saint-Étienne ; 1969-....)
Laboratoire : Laboratoire Interuniversitaire de Biologie de la Motricité / LIBM
Jury : Président / Présidente : Philippe Marque
Examinateurs / Examinatrices : Raphaël Gross, Céline Bonnyaud, Paul Calmels
Rapporteurs / Rapporteuses : Carole Vuillerot, Pierre Portero

Résumé

FR  |  
EN

L’objectif principal de cette thèse était de mieux comprendre le concept de « raideur passive » appliqué à l’unité musculo-tendineuse (UMT) et aux muscles parétiques et spastiques de l’enfant paralysé cérébral (PC). Les muscles fléchisseurs plantaires, et notamment le muscle gastrocnémien médial (GM), classiquement atteints par de multiples déficits neuromusculaires, ont constitué notre objet d’étude au sein d’une revue de littérature narrative et de quatre contributions expérimentales menées chez l’enfant PC unilatéral (PCU). Le concept de « raideur passive » renvoit à une définition biomécanique précise (i.e. Δ Force/ΔLongueur) indépendamment de celle de la rétraction musculo-tendineuse (i.e. diminution de longueur tissulaire). Dans la littérature, cette distinction est rendue difficile par l’hétérogénéité du matériel et des méthodes de mesure utilisés, des caractéristiques intrinsèques de la population étudiée et des méthodes de traitement des données. L’utilisation d’un dynamomètre, le plus souvent de type isocinétique, permet de mesurer la raideur passive de l’ensemble de l’UMT du Triceps sural. Cette mesure est reproductible chez l’enfant PCU mais les valeurs enregistrées dépendent de la méthode de traitement des données. Cette méthode dite « dynamomètrique » ne renseigne pas sur le niveau de tension passive d’un muscle spécifique tel que le muscle GM. La technologie Shear Wave Elastography (SWE) permet de s’affranchir de cette limite. Néanmoins, il manque des preuves de la reproductibilité des mesures réalisées chez l’enfant PC spastique et l’interprétation des résultats reste sujet à caution. Les méthodes dynamomètriques et SWE permettent de mettre en évidence une élévation du niveau de tension passive des muscles fléchisseurs plantaires du membre parétique par rapport au membre non-parétique, associée à la diminution significative d’amplitude maximale de flexion dorsale de cheville côté parétique. Ce résultat semble être la conséquence d’une différence de propriétés morphologiques (i.e. longueur musculaire et tendineuse) entre les deux membres plutôt que d’une différence de propriétés élastiques (i.e. raideur passive). Les étirements musculo-tendineux passifs de longue durée et de haute intensité présentent une efficacité immédiate sur le gain d‘amplitude de flexion dorsale de cheville chez le sujet PCU spastique. Ce résultat apparaît lié à une augmentation de la tolérance à l’étirement plutôt qu’à une modification des propriétés élastiques du membre parétique. Tout au long de la croissance, une mesure régulière des propriétés élastiques (i.e. raideur passive) et morphologiques (i.e. longueur musculaire et tendineuse) des muscles fléchisseurs plantaires parétiques et spastiques de l’enfant PC permettrait de mieux comprendre le développement des rétractions musculo-tendineuses et d’évaluer les effets des traitements répétés.