Thèse soutenue

De l'intérêt de la diplomatie d'entreprise : les enjeux de la représentation française dans le golfe Arabo-Persique des années 1950 aux années 1970

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Auteur / Autrice : Kévin Wursthorn
Direction : Laurence Badel
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire
Date : Soutenance le 25/02/2022
Etablissement(s) : Paris 1
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale d'Histoire de l'Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne (Paris ; 1992-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Sorbonne Identités, relations internationales et civilisations de l’Europe (Aubervilliers, Seine-Saint-Denis ; 2002-....)
Jury : Président / Présidente : Olivier Feiertag
Examinateurs / Examinatrices : Laurence Badel, Philippe Pétriat, Matthias Schulz
Rapporteurs / Rapporteuses : Stanislas Jeannesson, Elena Calandri

Résumé

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L’histoire contemporaine du golfe Arabo-Persique a été marquée par la présence britannique depuis 1819. La Grande-Bretagne a favorisé l’internationalisation croissante de cette région et la progressive création de cet espace composite appelé « Moyen-Orient ». La France s’y engage plus tardivement grâce à ses participations dans les concessions pétrolières. En Irak et dans les Emirats, elle a ainsi assis son influence, depuis 1928, via ses intérêts dans l’Iraq Petroleum Company. Toutefois, si les Anglo-Saxons disposaient de milliers d'expatriés sur place, la France n'en comptait qu'une centaine, restant le plus souvent isolée. Pour limiter cette faiblesse, elle s'appuya, avec l’aide de la Compagnie française des pétroles, sur un réseau local intégré à la société et témoignant de son évolution. A l'origine, celui-ci faisait la part belle aux Libanais, mais, ces derniers étant de plus en plus mal vus par les autorités locales, il évolua pour intégrer des nationaux. La présence française dans le Golfe a longtemps été abordée sous l’angle d’une histoire des relations économiques internationales, illustrée par les travaux d’André Nouschi en France, d’Edward Peter Fitzgerald dans les années 1990, issu de l’école de la Business History, de Nicolas Chigot, ou de Philippe Tristani. Nous nous proposons de renverser cette perspective et de faire non pas une histoire économique de l’entreprise, mais de démontrer que les sources de l’entreprise sont aujourd’hui les plus à même d’aider à écrire une histoire des relations internationales du terrain et des différents acteurs qui participent de la redéfinition du rapport des forces entre Occidentaux et pays pétroliers. Nous nous proposons donc d’aborder le sujet en plaçant l’entreprise, les hommes qui l’animent et leurs interlocuteurs locaux, au cœur de la réflexion. Ainsi, dans les Emirats, les entreprises pétrolières françaises nouèrent des contacts avec les responsables locaux, les entreprises et les puissances étrangères, avant que la France n'y installât des représentations diplomatiques en 1971. En ce sens, la CFP développa une véritable diplomatie d’entreprise, encore peu étudiée par les historiens, et dont l’examen participe d’une histoire renouvelée des pratiques diplomatiques contemporaines.