Thèse soutenue

Écrire, lire, traduire entre les langues : défis et pratiques de la poétique multilingue

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Auteur / Autrice : Amanda Murphy
Direction : Tiphaine Samoyault
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Littérature générale et comparée
Date : Soutenance le 23/06/2020
Etablissement(s) : Paris 3
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Littérature française et comparée (Paris)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre d'études et de recherches comparatistes (Paris)
Jury : Président / Présidente : Isabelle Alfandary
Examinateurs / Examinatrices : Tiphaine Samoyault, Isabelle Alfandary, Vincent Broqua, Alexis Nuselovici
Rapporteurs / Rapporteuses : Vincent Broqua, Alexis Nuselovici

Résumé

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Ce travail propose de renouveler les approches de la poétique multilingue en la concevant comme trois modes distincts d’expérience du langage : écrire, lire, traduire. À partir d’un corpus d’œuvres expérimentales de Nicole Brossard, Theresa Hak Kyung Cha, Raymond Federman et Katalin Molnár, il vise à cerner l’activité poétique des œuvres entre les langues, qui s’étend de l’avant-texte à la réception et à d’autres formes de continuation de l’œuvre. De l’individuation par la création d’une langue dans l’écriture, à la lecture, la traduction et la transposition intermédiale, la thèse explore par des lectures de près le travail de la différence, sur la langue, sur la forme de l’œuvre et sur le devenir de celles-ci.En abordant les textes sans les isoler de leurs contextes, et à l’aide du travail en archives, la thèse avance l’idée que la textualisation comme création de langue, plutôt que de raconter un événement de la vie de l’écrivain, l’exprime dans son fonctionnement, dans ce qu’elle fait à la fois aux langues nationales et normatives et aux lecteurs, y compris par le biais de l’oralité (le corps dans l’écriture). Ces langues performatives, au sens où elles parlent d’elles-mêmes, bien que jamais entièrement pour elles-mêmes, ouvrent de nouveaux espaces, aux défis et aux pratiques spécifiques. Les régimes de signification sont ensuite étudiés par le biais d’une enquête empirique auprès de lecteurs qui confirme le caractère ambigu, polysémique et difficile à situer de la poétique multilingue. En dernier lieu, les œuvres sont abordées au moyen de ce qui les excède : l’actualisation de l’altérité constitutive qui prend la forme de la traduction, que ce soit vers d’autres langues ou vers d’autres formes de productions-réponses (art, danse, théâtre, performance). À travers ces trois approches, il est question de l’articulation entre la poétique et la mémoire au moment d’écrire, de lire et de traduire, trois activités dont l’imbrication oblige à repenser les définitions.