Thèse soutenue

L’égarement labyrinthique. Explorations poïétiques et esthétiques en musique, littérature et arts plastiques aux XXe et XXIe siècles

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Auteur / Autrice : Justine Prince
Direction : Marianne Massin
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Philosophie
Date : Soutenance le 30/09/2022
Etablissement(s) : Sorbonne université
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Concepts et langages (Paris)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Métaphysique, histoires, transformations, actualité (Paris)
Jury : Président / Présidente : Céline Bonicco
Examinateurs / Examinatrices : Thierry Davila, Nathalie Delbard, Patrick Werly
Rapporteurs / Rapporteuses : Céline Bonicco, Bernard Sève

Résumé

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Depuis son introduction dans l’art occidental par le mythe de Dédale, la figure du labyrinthe renvoie à la fois à la construction rationnelle de l’architecte et à l’égarement de celui qui la parcourt. Contre l’opposition caricaturale de ces deux dimensions antinomiques, ce travail interroge l’intrication de la construction et de l’égarement dans les œuvres labyrinthiques du XXe et du XXIe siècle. On se propose, à partir d’une analyse du mythe, de dégager les caractéristiques du labyrinthe, afin d’avancer l’hypothèse selon laquelle les artistes contemporains réinvestissent la figure du labyrinthe comme le moyen d’explorations poïétiques et esthétiques. Loin de résoudre la tension initiale en dissociant la structure construite par l’artiste de l’expérience qu’en ferait le récepteur, il s’agit de déployer le paradoxe de la figure du labyrinthe en pensant la dimension vertigineuse dans la construction même de l’œuvre. Advenant par la multiplication des données signifiantes plutôt que par leur absence, l’égarement labyrinthique implique une dynamique poïétique additive dans laquelle un renversement s’opère, du contrôle et de la maîtrise vers le vertige. Le dispositif artistique construit à l’excès engage une expérience esthétique inédite, celle d’un parcours dans lequel les repères spatiaux et temporels sont déstabilisés, et dont la ressaisie invite à une réception active et réfléchie. Au cœur du réinvestissement vingtiémiste de cette figure millénaire se joue donc la remise en cause de deux bipartitions théoriques : la dissociation du pôle de la création et du pôle de la réception de l’œuvre, et la dichotomie admise entre les arts de l’espace et les arts du temps.