Thèse soutenue

Chestov et Jankélévitch héritiers de Plotin : la question des limites de la rationalité

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Auteur / Autrice : Emma Guillet
Direction : Jérôme Laurent
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Philosophie, epistemologie
Date : Soutenance le 17/12/2022
Etablissement(s) : Normandie
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Normandie Humanités (Mont-Saint-Aignan, Seine-Maritime)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Identité et subjectivité (Caen ; 1996-....)
établissement de préparation : Université de Caen Normandie (1971-....)
Jury : Président / Présidente : Michel Niqueux
Examinateurs / Examinatrices : Françoise Lesourd, Philippe Grosos, Gwenaëlle Aubry
Rapporteurs / Rapporteuses : Françoise Lesourd, Philippe Grosos

Résumé

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Cette thèse analyse l’intérêt de Léon Chestov et Vladimir Jankélévitch pour Plotin au début du XXe siècle, dans le contexte d’une recherche, alors en plein essor en Russie, de voies alternatives au rationalisme abstrait occidental. Chestov et Jankélévitch questionnent le passage de l’ordre familier des faits et des concepts à un « tout-autre » ordre dont les « entrevisions », se caractérisent par leur caractère métalogique. Le tout, l’instant, Dieu, la création, la mort, l’ipséité, l’amour relèvent de ce tout-autre ordre. Or, cette question rencontre celle de l’accès au premier principe, l’Un au-delà de l’être, chez Plotin. Nous nous proposons d’éclaircir le sens du recours fréquent à Plotin chez ces deux auteurs pour penser le paradoxe d’un « au-delà » non seulement tangible en quelque manière ici-bas, mais où se joue l’essentiel de l’existence humaine. Le problème étant que, l’Un plotinien n’étant plus objet de dévotion ni puissance fondatrice pour eux et pouvant être remplacé, en tant qu’expression de l’au-delà ou de l’illimité, aussi bien par le Dieu personnel d’un christianisme inquiet que par l’abolition totale des existences, il paraît difficile de faire d’eux des héritiers fidèles de la pensée de l’Alexandrin. À partir d’une analyse du pluralisme exigé par le caractère décousu du réel et par la fin des grands systèmes, nous analysons donc les usages partiels et souvent obliques, procédant par transpositions, qu’ils font de la doctrine de Plotin sur les thèmes des limites de la pensée discursive, de la mort, du temps, de la morale et de l’identité personnelle. À la suite de cette réflexion nous proposons des traductions de textes pour l’essentiel inédits de F. Stépoune, R. Kroner et surtout de l’ouvrage inachevé de Chestov sur Plotin : Un héritage fatal. Des sources de l’expérience mystique de Plotin.