Thèse soutenue

Les migrations des Yézidis de l’Empire ottoman vers le Caucase russe (XIXe-XXe siècles) et leur héritage

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Auteur / Autrice : Shivan Bibo Darwesh
Direction : Claire Mouradian
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire et civilisations
Date : Soutenance le 08/12/2022
Etablissement(s) : Paris, EHESS
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale de l'École des hautes études en sciences sociales
Jury : Président / Présidente : Claudine Gauthier
Examinateurs / Examinatrices : Claudine Gauthier, Christine Robins, Alexandre Toumarkine, Estelle Amy de la Bretèque, Emma Aubin-Boltanski, Hamit Bozarslan, Boris James
Rapporteurs / Rapporteuses : Christine Robins, Alexandre Toumarkine

Résumé

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Cette thèse sur « Les migrations des Yézidis de l’Empire ottoman vers le Caucase russe (XIXe-XXe siècles) et leur héritage », porte sur les causes, circonstances et conséquences de l’exode d’une minorité persécutée par le pouvoir ottoman mais aussi leurs voisins musulmans, dont les Kurdes avec lesquels ils partagent une même langue. Ce processus et le parcours migratoire par étapes, des zones de peuplement ancestrales vers les confins de l’Empire, en Mésopotamie et en Anatolie orientale, puis de cette dernière région, vers les provinces annexées par la Russie au Caucase, ont été abordés en suivant un plan chrono-thématique. Après un chapitre introductif sur l’origine, l’histoire et la répartition géographique, la démographie, les croyances, l’organisation sociale et les modes de vie des tribus et clans yézidis ainsi que leur statut au sein de monde ottoman, un deuxième chapitre aborde les facteurs internes (stigmatisation religieuse, discrimination, lutte pour la terre et les pâturages) et externes (guerres entre les empires) qui ont fragilisé cette population et l’ont poussé à l’exil, du XVIe s. à la fin de la Première Guerre. Le troisième chapitre traite des diverses vagues de migrations et des parcours jusqu’à leur installation au Caucase du Sud, ainsi que l’évolution de leur situation institutionnelle et sociale, dans les pays d’accueil – principalement en Arménie et en Géorgie, de la période tsariste à la fin de l’URSS. Leur destin croise souvent celui des Arméniens dont ils ont été et restent proches, y compris pendant le génocide. Le dernier chapitre dresse un tableau de la situation actuelle.La recherche s’est appuyée sur des sources en différentes langues - kurde, arabe, français et anglais – primaires (archives locales et centrales des empires, presse, récits de voyageurs et de missionnaires, mémoires, littérature, iconographie, travaux ethnographiques), ainsi que sur des enquêtes de terrain et des entretiens téléphoniques pour la période actuelle, en particulier en Irak, en Arménie et en Géorgie où vivent la plupart des Yézidis du Caucase et où la mémoire des migrations du passé reste active, ainsi que dans la nouvelle « diaspora » en France et en Allemagne.L 'étude est parvenue à la conclusion que le fait religieux apparaît avoir constitué, sinon la cause unique, du moins la plus déterminante dans la politique de stigmatisation et de persécution des Yézidis de l’Empire ottoman, progressivement chassé vers les terres de refuge où on les retrouve actuellement et où ils ont pu préserver leur religion et leur héritage culturel.