Thèse soutenue

Réalités diverses dans la production de l'espace au Chiapas. La technique du déplacement-dépossession : villes rurales durables, construction d'espaces de domination

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Auteur / Autrice : Liliana Hernandez Hernandez
Direction : Alain MussetGeorgina Calderón Aragón
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Géographie
Date : Soutenance le 13/01/2020
Etablissement(s) : Paris, EHESS en cotutelle avec Universidad nacional autónoma (Mexico)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale de l'École des hautes études en sciences sociales
Jury : Président / Présidente : Bernard Hubert
Examinateurs / Examinatrices : Bernard Hubert, Dolores Camacho Velázquez, Jesús Manuel Macías Medrano, Liliana López Levi
Rapporteurs / Rapporteuses : Dolores Camacho Velázquez, Jesús Manuel Macías Medrano

Résumé

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Historiquement, la production de l’espace dans l'état de Chiapas se caractérisée par des déplacements-dépossessions, depuis l'époque coloniale (XVIe-XVIIIe siècles) jusqu’au XXIe siècle. Le transfert de population à l’époque coloniale fonde les bases de la façon dont les colonies de populations seront dirigées, de comment le moment de la décision du transfert était considéré comme un point d'intersection dans la vie de la communauté. En particulier, identifier la différence entre le transfert d'une colonie, ville fondée ou appropriée par les Espagnols et le déplacement de colonies dans le but de fonder des congrégations « d’Indiens » ou devrions-nous plutôt dire, d’indigènes, d’autochtones.Le déplacement forcé des indigènes avait pour but de contrôler la population et de l'endoctriner. Ce type de transfert se démarquait par son caractère autoritaire : ce sont les autorités civiles ou religieuses qui choisissaient le lieu. La relocalisation avait pour ultime objectif l'exil et le changement ; le fait que les personnes amènent leurs objets, leurs pratiques et leur culture était la dernière des préoccupations. Les changements étaient massifs, c’est pourquoi on propose de conceptualiser les transferts des indigènes comme des processus de dépossession-déplacement à partir de la période coloniale. De cette façon on met en évidence l'exil, le déracinement, vécu par les peuples indigènes paysans et son impact sur le processus d’établissement dans un autre territoire.Le déplacement forcé entraîne des changements qui vont des modes de production aux modes de consommation, y compris les plus élémentaires comme l’alimentation. La rupture entre les travailleurs et leurs moyens de subsistance est imposée par des moyens politiques violents (comme les politiques de relocalisation auxquelles la population de Chiapas a été soumise). Par la suite, La fragmentation semble se reproduire régie par sa propre logique, sans l’intervention de politiques nouvelles : il suffit qu'une de ces politiques soit si violente qu'elle génère un changement radical.Le programme Villes Rurales Durables (Projet de déplacement de population développé en 2008 par le gouvernement (2006-2012) au Chiapas). Pour assurer la réalisation des programmes de déplacement-dépossession, comme dans le cas des Villes Rurales Durables, des événements destructeurs sont utilisés comme excuse : des dangers ou des risques pour les populations sont invoqués pour justifier déplacement. Une fois le territoire dégagé, les processus d'exploitation des ressources s'intensifient.