Thèse soutenue

Du non-sens de recenser les insensés : fabriquer le chiffre de l'infirmité, en France, au XIXe siècle

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Pauline Hervois
Direction : Virginie Barrusse
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Démographie
Date : Soutenance le 20/11/2018
Etablissement(s) : Paris 1
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale de Géographie de Paris. Espace, sociétés, aménagement (Paris)
Jury : Président / Présidente : Jacques Véron
Examinateurs / Examinatrices : Virginie Barrusse, Paul Schor
Rapporteurs / Rapporteuses : Isabelle Renaudet, Michel Oris

Résumé

FR  |  
EN

La quantification des infirmités en France au XIXe siècle est guidée par deux objectifs principaux. Il s'agit, d'une part, d'établir la répartition géographique de ces infirmités afin d'en évaluer les causes et d'ouvrir des structures d'accueil adaptées (asiles, institutions d'éducation). D'autre part, cela consiste à mesurer les évolutions du nombre des infirmes. Cette thèse étudie ces pratiques de quantification à partir de deux sources : les comptes rendus sur le recrutement de l'armée (publiés à partir de 1818) et qui ne traitent que de générations de jeunes hommes, et les recensements quinquennaux (de 1851 à 1876) qui concernent l'ensemble de la population. Cette thèse examine la construction du chiffre d'infirmes, de sa mise en place à sa remise en cause. Différents éléments sont articulés dans l'analyse. Tout d'abord, nous étudions la place des infirmes dans la société et le rôle de l'État dans leur prise en charge. Nous nous intéressons aussi aux savants (réunis dans des sociétés ou en congrès pour partager leurs recherches) et aux instances de gouvernance (maires, préfets, ministères). Les premiers étudient la population pour des raisons scientifiques, les seconds pour des motifs administratifs. Cette mise en parallèle d'intérêts divergents fait pourtant ressortir une inquiétude commune: celle d'observer une dégénérescence de la population. Des statisticiens et médecins s'attèlent donc à analyser ces nouvelles productions statistiques pour démontrer l'exagération de ces craintes.