Thèse en cours

Intérêt des biomarqueurs dans les myopathies inflammatoires

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Auteur / Autrice : Jessie Aouizerate
Direction : François-Jérôme Authier
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Biologie cellulaire et moléculaire
Date : Inscription en doctorat le 01/11/2013
Etablissement(s) : Paris Est
Ecole(s) doctorale(s) : Ecole doctorale Sciences de la Vie et de la Santé (Créteil ; 2015-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : IMRB - Institut Mondor de Recherche Biomédicale

Résumé

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Les myopathies inflammatoires et autoimmunes (MID) sont caractérisées par un processus immunologique à l'origine de la nécrose myocytaire et une réponse généralement favorable aux traitements immunomodulateurs. Les principaux: (i) polymyosite (PM) et myosite à inclusions (IBM) ; (ii) dermatomyosite (DM), et (iii) myopathies autoimmunes nécrosantes (NAM). Les myopathies autoimmunes avec pathologie périmysiale (IMPP, immune myopathy with perimysial pathology) constituent un nouveau groupe de MID récemment individualisé (Mozaffar, 2000; Pestronk, 2011), et correspondant aux atteintes musculaires associées aux auto-anticorps anti-synthétases. Au plan histopathologique, les IMPP se caractérisent (i) une inflammatoires perimysiale ; (ii) une fragmentation du conjonctif périmysial ; et (iii) des lésions myocytaires prédominant dans les régions périfasciculaires. La réexpression myocytaire diffuse des antigènes HLA de classe I est un marqueur caractéristique des myopathies inflammatoires, très utilisé pour le diagnostic myopathologique. En revanche, l’expression myocytaire d’HLA-DR n’a été que très peu étudiée et sa valeur diagnostique n’a pas été établie à ce jour. A l’état normal, les cellules musculaires squelettiques (myocytes) n’expriment pas les antigènes du complexe d’histocompatibilité de classe II. En situation pathologique, l’expression myocytaire anormale de HLA-DR est habituellement considérée un phénomène aspécifique, secondaire à la présence d’infiltrats inflammatoires dans le tissu musculaire et à la sécrétion locale d’interféron (IFN)-gamma. Cependant, nos résultats préliminaires montrent qu’il existe une expression myocytaire périfasciculaire d’HLA-DR spécifiquement associée aux IMPP avec anticorps anti-synthétases (notamment anti-Jo1) alors qu’elle est absente ou minime dans les autres pathologies musculaires. Nos objectifs sont: 1/ démontrer que l’expression myocytaire d’HLA-DR est un marqueur spécifique des IMPP par l’étude comparative de ce biomarqueur dans les principaux types de MID, ainsi que dans certaines dystrophies musculaires; nous déterminerons s’il existe une corrélation avec les lésions microvasculaires (méthode ‘point pattern analysis’); la valeur diagnostique de l’expression myocytaire d’HLA DR sera déterminée par le calcul des valeurs prédictives positives et négatives, et par la validation par une étude de réplication sur une autre cohorte ; 2/ caractériser le type d’inflammation et le phénotype des cellules inflammatoires associées à l’expression myocytaire d’HLA-DR (notamment les cellules productrices d’IFN- gamma¿ par immunofluorescence et cytométrie de flux ; 3/ analyser les gènes induits par l’IFN-gamma et l’expression protéique associée à la synthèse d’HLA-DR (voies de signalisation, expression des molécules co-exprimées avec HLA-DR, gènes de structure myocytaires) ; 4/ évaluer in vitro la réponse des cellules myogéniques humaines normales (mpc, myogenic precursor cells) à l’IFN-gamma : mesure de l’expression d’HLA-DR, des protéines de transduction de signal, de prolifération et de différenciation. Notre projet permettra d’établir que l’expression myocytaire d’HLA-DR est un biomarqueur clé de diagnostic et de classification des myopathies inflammatoires, et d’identifier un type de processus physiopathologique spécifiquement associé aux IMPP impliquant l’IFN-gamma. La caractérisation de mécanismes physiopathologiques spécifiques des IMPP permettra potentiellement d’identifier de nouvelles cibles thérapeutiques.