Thèse soutenue

Évolutions du motif de l'île déserte dans la littérature d'aventures victorienne (Stevenson, Conrad et Wells) : "Fin de siècle" et mutation du genre

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Auteur / Autrice : Julie Gay
Direction : Nathalie Jaëck
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Études anglophones
Date : Soutenance le 29/11/2019
Etablissement(s) : Bordeaux 3
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Montaigne-Humanités (Pessac, Gironde)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Cultures et Littératures des Mondes Anglophones (Pessac, Gironde)
Jury : Président / Présidente : Jan Borm
Examinateurs / Examinatrices : Nathalie Jaëck, Linda Dryden, Georges Letissier, Jean-Paul Engélibert, Lesley Graham
Rapporteurs / Rapporteuses : Linda Dryden, Georges Letissier

Résumé

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L’île déserte constitue un motif privilégié de la littérature d’aventures, une des marques de fabrique du genre en réalité, et il s’agit de comprendre l’intérêt littéraire qu’il revêt, en déterminant la spécificité de ce lieu et des œuvres qui s’y rattachent, afin de définir leurs codes et leurs motifs typiques ainsi que l’évolution de ces derniers dans l’histoire littéraire. Cette thèse s’intéresse en particulier à la mutation que traversent cet espace et ce genre au tournant du XIXe siècle, notamment chez Stevenson, Conrad et Wells. L’ambition de ce travail est ainsi de montrer que l’île est pour ces auteurs bien plus qu’un décor : elle constitue en outre une sorte de laboratoire littéraire, un lieu où s’élabore l’écriture utopique, encore à venir. En effet, bien que l’île déserte soit un espace littéraire surcodé et surdéterminé, il est également le lieu où tout semble possible tant en termes d’aventure que d’écriture : une sorte de brèche, hors de l’espace-temps, propice à la construction d’une autre réalité. Entre stabilité et flottement, utopie et réalité, l’île est à la fois un lieu d’ancrage, établi scientifiquement, mais aussi un lieu qui semble parfois flottant et indéterminé, qui apparaît et disparaît de la carte : un lieu de tension entre le réel et l’imaginaire, le moi et l’autre, le centre et la périphérie. Partant, cette thèse vise à évaluer dans quelle mesure la littérature d’aventures peut être déterminée par la spécificité de ce chronotope insulaire, et si réciproquement l’aventure donne également forme à l’île, créant de ce fait un sous-genre spécifique que nous appelons l’aventure insulaire. Il s’agit ainsi d’analyser l’impact de l’évolution de ce chronotope sur la poétique aventureuse de nos trois auteurs au tournant du siècle, par le biais d’une approche géocritique et géopoétique de leurs œuvres. Cette approche méthodologique originale a pour objet d’étudier les liens qui unissent espace et littérature, et permet ainsi d’élaborer une géographie littéraire et même une géopoétique de l’aventure insulaire, en montrant qu’il existe un certain isomorphisme entre espace insulaire et forme littéraire.