Thèse soutenue

Le cinéma au prisme de la durée. Les courts métrages en France, entre institutionnalisation d’une catégorie artistique et bouleversements numériques (2000-2018)

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Auteur / Autrice : Caroline Guigay
Direction : Laurent Creton
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Études cinématographiques et audiovisuelles
Date : Soutenance le 02/12/2020
Etablissement(s) : Paris 3
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Arts et médias (Paris)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Institut de recherche sur le cinéma et l'audiovisuel (Paris)
Jury : Président / Présidente : Olivier Thévenin
Examinateurs / Examinatrices : Laurent Creton, Olivier Thévenin, Roxane Hamery, Christel Taillibert, Frédéric Gimello-Mesplomb

Résumé

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Les courts métrages ont fait l’objet au XXe siècle de nombreuses métamorphoses au fil de leurs apparitions et disparitions des salles de cinéma, du soutien de l’État et de l’essor à partir des années 1980 de producteurs, de festivals et de distributeurs dédiés à ces films, au point de faire émerger un champ cinématographique autonome. Entre 2000 et 2018, le développement d’Internet et des festivals encourage et rend visible une production accrue, démocratisée mais aussi transformée par le numérique. Ces films, tantôt qualifiés d’« anticinéma », tantôt défendus au nom de leur originalité formelle, de leur liberté à l’écart de la sphère marchande ou comme école du cinéma, sont pourtant méconnus. Notre recherche vise à explorer plusieurs évolutions et définitions possibles, esthétiques, socio-économiques et médiatiques, de cette catégorie instable des courts métrages contemporains. Le premier chapitre revient sur les renaissances historiques de ces films pour comprendre l’établissement de la norme du long métrage et le passage d’un format technique à une catégorie culturelle. Nous analysons ensuite les controverses autour d’une définition esthétique des courts métrages et proposons des formes-limites en lien avec les formes brèves, avant d’étudier les conceptions concurrentes d’une institutionnalisation par les politiques culturelles. À rebours d’une définition essentialiste, nous explorons ensuite les formes et usages de ces films et le sens donné à la courte durée au sein de trois espaces : les apprentissages collectifs d’un atelier de films amateurs, le festival de Clermont-Ferrand comme lieu de légitimation et de création cinéphilique et des plateformes du web au travers de l’écologie de l’attention. Ce travail repose sur des entretiens semi-directifs, des observations participantes et l’analyse d’archives et de corpus filmiques. Au croisement de l’archéologie des médias, de la socio-économie du cinéma et des rapports entre art et temps, il s’agit par l’étude de ces films de tenter d’éclairer le sens des temporalités artistiques et la fabrique collective des catégories culturelles.