Thèse soutenue

Le rôle du soutien social pendant la grossesse dans les inégalités sociales vis-à-vis de la dépression postpartum parentale

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Auteur / Autrice : Aurélie Nakamura
Direction : Maria MelchiorJudith Van Der Waerden
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Épidémiologie sociale
Date : Soutenance le 29/09/2020
Etablissement(s) : Sorbonne université
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Pierre Louis de santé publique : épidémiologie et sciences de l'information biomédicale (Paris ; 2000-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Institut Pierre Louis d'épidémiologie et de santé publique (Paris ; 2014-....)
Jury : Président / Présidente : Angèle Manesse-Consoli
Examinateurs / Examinatrices : Christine Hamelin, Cécile Proust-Lima
Rapporteurs / Rapporteuses : Mathilde Husky, Benoît Lepage

Résumé

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La dépression postpartum est définie comme une dépression mineure ou majeure ayant lieu dans l’année qui suit la naissance de l’enfant. Sa prévalence est estimée entre 10 et 15% chez les mères et entre 8 et 10% chez les pères. Elle peut avoir des conséquences à court et à plus long terme sur la santé et le bien-être du parent concerné mais aussi de l’enfant et sur le fonctionnement du couple et de la famille. Il existe une littérature conséquente sur la dépression postpartum maternelle. En revanche, la dépression postpartum paternelle ainsi que la dépression postpartum parentale conjointe ont moins été étudiées,en particulier en France. Une position socioéconomique défavorable est associée à une probabilité accrue de dépression postpartum et à des barrières à l’accès aux options de prévention et de traitement. Les mécanismes sous-jacents des inégalités sociales vis-à-vis de la dépression postpartum parentale sont actuellement sous-étudiés. Le soutien social pendant la grossesse, qui apparait comme un facteur protecteur de la dépression postpartum maternelle et paternelle, est un mécanisme candidat qui peut être ciblé par des interventions dès le début de la grossesse. Le premier objectif de cette thèse était d’étudier l’association entre le soutien social pendant la grossesse et la dépression postpartum parentale conjointe à partir des données de la cohorte de naissance ELFE. Pour répondre à cet objectif, deux dimensions du soutien social prénatal ont été identifiées : le soutien social perçu vs. reçu et le soutien socialinformel vs. formel. Ensuite, les associations entre les différents aspects du soutien social pendant la grossesse et la dépression postpartum parentale conjointe ont été estimées à partir de régressions multinomiales. Il est ressorti de cette étude que le soutien du partenaire pendant la grossesse était un facteur protecteur vis-à-vis de la dépression postpartum maternelle, paternelle et parentale conjointe. Le second objectif de cette thèse était d’évaluer le rôle des différents aspects du soutien social pendant la grossesse dans les inégalités sociales vis-à-vis de la dépression postpartum maternelle, selon le statut migratoire maternel, à l’aided’analyses de médiation multiple, conduites sur les données de la cohorte ELFE. Les pères ont été omis de ce deuxième objectif du fait de limitations provenant des données. Nous avons pu montrer que le soutien du conjoint pendant la grossesse était un médiateur des inégalités sociales vis-à-vis de la dépression postpartum maternelle chez les femmes non-immigrées et chez les femmes immigrées. D’autres recherches et interventions sur le rôle du soutien social informel et formel pendant la grossesse dans les inégalités sociales de dépression postpartum, tenant compte des caractéristiques sociales et socioéconomiques des futurs parents, sont nécessaires pour améliorer la prévention de la dépression postpartum, en particulier chez les mères et les pères faisant partie des groupes à haut risque.