Thèse soutenue

La muséologie olfactive, une actualisation résonante de la muséalité de Stránský par l'odorat

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Auteur / Autrice : Mathilde Castel
Direction : François Mairesse
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Esthétique et sciences de l'art
Date : Soutenance le 05/07/2019
Etablissement(s) : Sorbonne Paris Cité
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Arts et médias (Paris)
Partenaire(s) de recherche : établissement de préparation : Université de la Sorbonne Nouvelle (Paris ; 1970-....)
Laboratoire : Centre de recherches sur les liens sociaux (Paris ; 2002-....)
Jury : Président / Présidente : Bruno-Nassim Aboudrar
Examinateurs / Examinatrices : François Mairesse, Bruno-Nassim Aboudrar, Daniel Schmitt, Jacinto Lageira

Résumé

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A l’instar d’autres médiums, la muséologie permet de rendre compte d’une manière dont l’homme s’approprie spécifiquement la réalité. Cette dernière consiste à y sélectionner des objets, à les prélever, puis à les agencer dans le cadre d’expérience que constitue le musée afin de créer ce que l’on appelle une réalité muséalisée : addition de savoirs contenus dans les objets, manifestés par l’exposition, puis proposés à l’acquisition par l’intermédiaire de sa visite. Cette relation spécifique de l’homme à la réalité est appelée muséalité et telle que ci-dessus relatée, renvoie aux travaux du muséologue Zbynĕk Zbyslav Stránský pour qui la collection d’objets revêt une place centrale au sein du système muséal. Mais à l’heure du numérique connecté et de la possibilité que nous avons de voir les éléments de la réalité sans se trouver physiquement en leur présence, l’importance accordée à la collection d’objets par Stránský semble rendre sa conception de la muséalité obsolète à penser la muséologie. Prenant par conséquent appui sur les travaux du sociologue et philosophe Hartmut Rosa, et notamment sur leur désignation du rôle joué par la perception olfactive dans la qualité de notre relation au monde, la présente recherche s’attache à démontrer que si inadéquation il y a entre les théories de Stránský et l’actualité de l’appropriation de la réalité par l’homme, elle n’incombe pas tant à la dimension physique des objets de musées, qu’à la mono-sensorialité des moyens dont il nous est permis de les entretenir. Alliant la théorie à la pratique, ce travail argumente le fait qu’actualisé au prisme du concept de résonance proposé par Rosa, les travaux de Stránský jouissent encore d’une légitimité à penser les muséologies d’aujourd’hui et de demain.