Thèse soutenue

Intégration de données publiques et analyses protéomiques pour révéler les mécanismes et biomarqueurs du dépôt de lipides dans la carcasse ou le muscle bovin

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Auteur / Autrice : Jeanne Bazile
Direction : Muriel Bonnet
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Génétique et Physiologie
Date : Soutenance le 18/12/2019
Etablissement(s) : Université Clermont Auvergne‎ (2017-2020)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale des sciences de la vie, santé, agronomie, environnement (Clermont-Ferrand)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Institut National de la Recherche Agronomique (France). Unité Mixte de Recherche sur les Herbivores (Clermont-Ferrand, Puy-de-Dôme)
Jury : Président / Présidente : Jean-Marc Lobaccaro
Examinateurs / Examinatrices : Etienne Paux, Isabelle Hue
Rapporteurs / Rapporteuses : Cécile Berri, Sébastien Dejean

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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L’équilibre entre les masses des tissus musculaire (TM) et adipeux (TA) conditionne le poids de carcasse et son rendement (rapport TM et TA), mais aussi les qualités sensorielle et nutritionnelle des viandes. Comprendre comment contrôler le rapport des masses de muscle relativement à celle des tissus adipeux reste un enjeu majeur pour les filières de production bovine. Les méthodes omiques ont abondamment été utilisées pour comprendre les mécanismes explicatifs de la variabilité du croît ou de la masse des tissus adipeux et musculaire chez le bovin. Cependant, à partir de cette masse de données, il n’est pas toujours aisé d’extraire ou de générer une information biologique synthétique. L’objectif de ma thèse était donc d’agréger et de ré-analyser des données publiques pour proposer des gènes ou protéines marqueurs de l’adiposité corporelle ou musculaire, compléter les connaissances disponibles ou identifier des manques de données. Pour ce faire, des techniques in silico et expérimentale ont été combinées. La majorité des données disponibles dans les bases publiques concernaient le muscle et étaient des données transcriptomiques, rarement protéomiques. Les résultats de 5 publications comparant le protéome musculaire de bovins divergents pour la teneur en lipides intramusculaires ont été agrégés pour identifier 50 protéines avec des abondances divergentes, dont 9 trouvées dans au moins 2 publications. Ces données ayant été obtenues chez des races précoces, nous avons analysé le protéome d’une race plus tardive. Le muscle Longissimus thoracis de bovins, Rouges des Prés divergents par les adiposités musculaire et corporelle ont été analysés par les techniques de shotgun et de 2DE. Sur les 47 protéines liées significativement aux dépôts adipeux dans le muscle ou la carcasse, 21 étaient communes avec les résultats publiés, et 26 n’avaient jamais été identifiées. En particulier, l’abondance d’APOBEC2 était fortement corrélée à l’adiposité de la carcasse et du muscle.Parmi les données issues de puces à ADN accessibles dans les bases de données publiques, 84 et 12 jeux de données relatifs, respectivement à la croissance musculaire et adipeuse, ont été sélectionnés. En raison de manques dans les métadonnées, seulement 33 (32 « TM », 1 « TA ») d’entre eux ont été rendus comparables par la mise à jour des noms de gène sur le génome bovin actuel (UCD1.2 ; collaboration avec Sigenae). Les données des 32 jeux de données « muscle » ont été catégorisées selon l’âge, la race, le sexe ou l’alimentation. Par catégorie, les données ont été regroupées et analysées par combinaison de valeurs p selon la méthode inverse normale (collaboration avec l’UMR Gabi). Pour la catégorie âge, facteur de variation majeur de la teneur en lipides intramusculaires, nous avons identifié 238 gènes (sur les 715 communs à 10 jeux de données) différentiellement exprimés dans le longissimus dorsi de bovins de 5 races. Parmi ces 238 gènes, 97 étaient différentiels dans au moins 2 des jeux de données analysés individuellement et la méta-analyse. Ils confirmaient par exemple la dynamique de régulation des métabolismes glycolytiques et oxydatif en fonction de l’âge des bovins. 17 gènes ont été identifiés comme différentiel selon l’âge exclusivement dans la méta-analyse. Parmi les gènes identifiés certains sont liés au métabolisme des lipides (APOE, LDLR, MXRA8) et d’autres pourraient induire (YBX1) ou réprimer (MAPK14, YWAH, ERBB2), la différenciation de cellules progénitrices musculaires vers le lignage adipeux. L’intégration de données publiques, notamment par la méta-analyse, a donc augmenté les connaissances sur les mécanismes biologiques et biomarqueurs contribuant au rapport TA/TM. Les relations entre les abondances des molécules identifiées et des critères d’adiposité restent à quantifier dans une perspective de validation des biomarqueurs.