Thèse soutenue

L'éducation aux sciences dans un monde incertain : comment les enseignantes appréhendent-elles les incertitudes de la question vive de la transition agroécologique ? : étude de cas auprès d'enseignantes de l'éducation nationale et de l'enseignement agricole en contextes de formation

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Auteur / Autrice : Lucas Nédélec
Direction : Laurence SimonneauxGrégoire Molinatti
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences de l'éducation
Date : Soutenance le 11/07/2018
Etablissement(s) : Toulouse 2
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Comportement, Langage, Éducation, Socialisation, Cognition (Toulouse)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Éducation formation travail savoirs (Toulouse)
Jury : Président / Présidente : Jean Simonneaux
Examinateurs / Examinatrices : Laurence Simonneaux, Grégoire Molinatti, Chantal Pouliot, Anne Piponnier, Pedro Reis
Rapporteurs / Rapporteuses : Chantal Pouliot, Anne Piponnier

Résumé

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Nous vivons à l’ère des incertitudes. Au débat épistémologique de la certitude scientifique s’agrègent des incertitudes sociales, politiques, informationnelles qui structurent les controverses dans l’espace social. À l’école, l’enseignement des questions socialement vives (énergie nucléaire, OGM, etc) matérialise ces incertitudes. Comment les indéterminations rencontrées par les enseignantes de sciences reconfigurent leur rapport aux savoirs en jeu dans la controverse et l’idée qu’elles se font de la manière d’enseigner ? J’ai mené mon enquête au sein de deux systèmes éducatifs, l’éducation nationale (enseignantes de SVT) et l’enseignement agricole (enseignantes de différentes disciplines), autour de la question vive de la transition agroécologique. De manière générale, les questions socialement vives placent les enseignantes en insécurité épistémique. Les questions vives les amènent à construire leur point de vue sur le sujet pendant la phase de préparation de cours, voire pendant l’enseignement. Cela implique une reconfiguration de leur posture professionnelle que certaines acceptent, faisant le deuil de la volonté d’exhaustivité épistémique, d’autres ne l’acceptant pas et cherchant à renforcer leur position quant à la maîtrise du savoir. Mon observation des situations de formation – autour de la cartographie de controverse ou de la construction collective d’un scénario pédagogique – montre que certains dispositifs de la démarche d’enquête socio-scientifique permettent d’explorer la complexité de la question. À l’image des scénarios du futur, de véritables outils restent toutefois à concevoir, en complémentarité avec une réelle formation épistémologique et médiatique des enseignantes de sciences et une reconsidération du principe de neutralité. Ce sont là les conditions d’existence d’une éducation aux incertitudes qui puisse donner aux citoyennes les ressources pour se réapproprier des futurs dont la justesse socio-politique serait le véritable horizon.