Thèse soutenue

L'institutionnalisation de l'innovation intensive dans les transports publics. Industrialiser, métaboliser et gouverner l'innovation

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Auteur / Autrice : Dominique Laousse
Direction : Armand HatchuelSophie Hooge
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences de gestion
Date : Soutenance le 03/12/2018
Etablissement(s) : Paris Sciences et Lettres (ComUE)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Économie, organisations, société (Nanterre)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre de gestion scientifique (Paris)
établissement de préparation de la thèse : École nationale supérieure des mines (Paris ; 1783-....)
Jury : Président / Présidente : Albert David
Examinateurs / Examinatrices : Federico Casalegno
Rapporteurs / Rapporteuses : Muriel Jougleux, Aurélien Acquier

Résumé

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Alors que s’affirme la nécessité vitale de ruptures techniques, économiques et sociales, leurs conditions d’émergence et d’institutionnalisation dans les grandes entreprises demeuraient encore un objet de recherche fondamentale et de nombreuses questions étaient encore ouvertes : quelle ingénierie de conception face à l’innovation intensive ? Quelle organisation mettre en place pour professionnaliser les processus de rupture et les intégrer à l’agenda stratégique ? Quel modèle d’institutionnalisation est compatible avec ce nouveau régime de l’entreprise ? En s’appuyant sur de nombreux travaux étalés sur plus d’une décennie, dans de grandes entreprises de transports publics, cette thèse montre que l’institutionnalisation de l’innovation de rupture se construit et s’analyse selon un modèle à trois dimensions complémentaires : l’industrialisation des méthodes de conception innovante, la métabolisation d’acteurs professionnalisés et la gouvernance de l’innovation intensive. En outre, ce modèle met en lumière le processus d’endogénéisation du pilotage de l’innovation intensive qui est au cœur de cette institutionnalisation. Celui-ci, débute avec la routinisation de dispositifs collaboratifs d’innovation (KCP) sous la forme de « laboratoires/réseaux ». Démontrée de façon répétitive, la puissance générative de ces dispositifs crédibilise de nouveaux domaines innovants, ainsi que les multiples acteurs impliqués. Emerge ensuite une organisation transversale (fonction Innovation Intensive) qui permet de capitaliser sur de nouveaux métabolismes collectifs : l’innovation de rupture s’intègre alors, avec ses repères et ses ressources, dans l’activité quotidienne de l’entreprise. Sur ces bases, une véritable gouvernance « conceptive », adaptée à l’innovation de rupture, est alors rendue possible. Ainsi, l’institutionnalisation de l’innovation de rupture mobilise des formes classiques d’institutionnalisation mais elle s’en éloigne aussi par son couplage nécessaire à la générativité cognitive forte qu’exige la rupture. In fine, ce modèle renvoie d’une certaine manière à l’émergence de l’entreprise moderne elle-même, quand elle a dû institutionnaliser la recherche scientifique.